Probable durcissement du traitement des prisonniers du Hamas
Le Parlement israélien a adopté mercredi un projet de loi visant à durcir les conditions d'emprisonnement des militants du Hamas, en réponse à la détention prolongée du soldat Franco-israélien Guilad Shalit .
Capturé à la lisière d'Israël en juin 2006 par le mouvement islamique puis emprisonné à gaza , Guilad Shalit a été privé de la visite du Comité International de la Croix-Rouge, de ses d'avocats et surtout de sa famille au mépris de toutes les lois internationales en vigueur.
Le projet de loi viserait donc à restreindre les faveurs accordées aux détenus du Hamas, sans pour autant leur infliger la solitude subie par Guilad Shalit. Les visites se résumeraient à celles de leurs avocats et à celles des représentants du CICR, une fois par semestre.
Les détenus ne seraient également plus habilités à poursuivre leurs études universitaires. Enfin, la télévision câblée, les journaux et les livres leur seraient interdits.
Ce projet a été proposé par le député du Likoud Danny Danon, en représailles aux "conditions inadmissibles et inhumaines" imposées à Guilad Shalit. Pour Danny Danon, il s’agit "de faire pression sur les terroristes pour les amener à accepter un accord d'échange de prisonniers".
Les dernières négociations menées par le biais de l'Egypte avaient en effet échoué. Le mouvement islamiste exigeait la libération d'un millier de Palestiniens détenus en Israël, dont certains responsables de sa branche militaire, en échange du sergent israélien.
"Cette loi est un message au Hamas: la coupe est pleine. A partir de ce jour nous vous parlerons dans une langue que vous comprenez", a déclaré le député à la tribune de l'assemblée.
"Guilad Shalit n’a pas vu sa famille depuis 1431 jours alors que nos prisonniers peuvent voir leur proches très souvent ". "La loi vient palier à cette absurdité qui saute aux yeux : d’un coté des meurtriers vivent dans des conditions très agréables alors que notre soldat est soumis à un traitement inhumain" s’est-il emporté.
Les opposants au projet, à l’instar du député arabe Ibrahim Sarsour, dénoncent une "évidente violation du droit international". Ils affirment que la loi ne fera que diminuer les chances de libération de Guilad Shalit. Le Hamas ne leur a pas donné tort en avertissant dans un communiqué "qu'il ne céderait pas à la pression".
Mais rien n’est encore décidé. Même si la Knesset a fait adopté mercredi le texte avec une majorité écrasante ( 56 voix contre 10), il demeure à l’état d’ avant projet de loi. Il doit encore passer l’épreuve des trois autres lectures par les commissions parlementaires.
Si le gouvernement soutient le projet de loi, il espère " qu’il ne fera pas trop de remous" .
Un député du Likoud, satisfait de l‘approbation de l‘exécutif, est resté cependant assez critique: "Il s’avère dommage que le gouvernement s’y soit opposé il y à 6 mois. On a perdu du temps, et pour Shalit chaque jour est une éternité".
Ce soir, nous pensons à Guilad Shalit, aux mains des terroristes du Hamas depuis 1433 jours. Espérons qu'il pourra rapidement retrouver ceux qui l'aiment et qui souffrent de son absence.
Martin Lippmann
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