Inquiétude des dominicains pour la communauté chrétienne d’Irak

Des soeurs âgées défendent leur maison mère contre les terroristes

ROME, le 11 mars 2010 (Zenit.org).- Les dominicains de plusieurs pays manifestent leur inquiétude pour leurs sœurs d’Irak et les autres chrétiens menacés dans ce pays.

Mardi, le frère dominicain Philip Neri Powell, de la faculté de philosophie de l’université pontificale Saint-Thomas d’Aquin à Rome, a publié dans son blog une lettre racontant en détail « la terrible situation de nos sœurs dominicaines d’Irak et de toute la communauté chrétienne de Mossoul ».

Écrite par la sœur Donna Markham, prieure des dominicaines d’Adrian, dans le Michigan (USA), cette lettre rapporte « des nouvelles tragiques de la situation en Irak ». Expliquant avoir rencontré plusieurs sœurs irakiennes qui se trouvent actuellement aux USA, elle déclare que les chrétiens abandonnent Mossoul : « Les chrétiens sont victimes d’assassinats et de viols et en ce moment ils s’enfuient tous vers les villages chrétiens. Sœur Maria [prieure des sœurs irakiennes] craint beaucoup pour la sécurité des sœurs et des chrétiens. Pour le moment, les cinq sœurs âgées qui vivent dans la maison mère ont choisi de rester sur place car elles ne veulent pas laisser leur maison mère aux mains des terroristes » explique sr Markham.

Évacuation – Sr Markham ajoute que « d’après une sœur irakienne, la plupart des chrétiens projettent d’évacuer l’Irak et par conséquent elle ne sait pas ce que va devenir sa congrégation. Elle dit qu’elles suivront les chrétiens là où ils iront, mais on ne sait pas où ce sera. Les familles des sœurs restent en grand danger et, vous l’imaginez, les jeunes qui sont chez nous et chez les sœurs de Springfield sont terrifiées ».

Sr Markham regrette que « la plupart des médias n’en parlent pas ». Au nom de ses sœurs irakiennes, elle a demandé que d’autres personnes diffusent la nouvelle et envoient leurs prières aux chrétiens qui souffrent en Irak.

Ces dernières semaines, une vague meurtrière a emporté de nombreuses vies. Entre autres, huit chrétiens assassinés en l’espace de 10 jours. Beaucoup fuient donc Mossoul.

À Mossoul – ville majoritairement musulmane – près de 15.000 chrétiens restent encore où leurs familles ont vécu depuis 2.000 ans. Aussi Mgr Louis Sako, archevêque de Kirkuk, a-t-il déclaré au début du mois une journée de jeûne et de prière pour la fin de la violence.


- Un ministre plaide en faveur des Chrétiens d’Irak
Le vice-président irakien, Adel Abdel Mahdi, a interpellé mercredi la communauté internationale sur le sort des chrétiens en Irak. « Il faut aider les chrétiens irakiens à rester en Irak », a-t-il dit, faisant allusion aux menaces qui pèsent sur la minorité chrétienne et le projet des Européens de faire partir les chrétiens d’Irak.

« Les chrétiens sont partie intégrale » de l’Irak, a rappelé le vice-président Adel Abdel Mahdi, en visite en France, lors d’un débat organisé à l’Institut français de relations internationales (Ifri).


Le vice-président irakien, Adel Abdel Mahdi, a interpellé mercredi la communauté internationale sur le sort des chrétiens en Irak. « Il faut aider les chrétiens irakiens à rester en Irak », a-t-il dit, faisant allusion aux menaces qui pèsent sur la minorité chrétienne et le projet des Européens de faire partir les chrétiens d’Irak.

« Les chrétiens sont partie intégrale » de l’Irak, a rappelé le vice-président Adel Abdel Mahdi, en visite en France, lors d’un débat organisé à l’Institut français de relations internationales (Ifri).

Il confirme que les chrétiens sont sérieusement persécutés en Irak. « Des extrémistes agressent des chrétiens... et il faut les défendre », affirme-t-il. « Il faut aider l’Irak et les chrétiens à rester en Irak », a-t-il insisté, sans préciser la nature de l’aide à leur apporter.

Il y avait 800.000 chrétiens en Irak avant l’invasion américaine de mars 2003, 250.000 d’entre eux ont déjà quitté le pays pour échapper aux persécutions. En 2005 on dénombrait 636 000 environ en 2005, soit 2 % de la population du pays.

La situation des chrétiens est préoccupante, notamment dans le quartier à majorité chrétienne de Dora à 10 kilomètres au sud-ouest de la capitale. Des groupes liés à al Qaïda ont instauré un prétendu « État islamique en Irak » et prélève le « jizah », l’impôt des infidèle, qui s’élève jusqu’à 200 dollars par an, soit de quoi subvenir aux besoin d’un famille de 6 personnes pendant 1 mois. Certaines familles chrétiennes sont contrainte de donner une de leurs filles en mariage à un musulman pour rester. « Une fatwa interdit de porter la croix au cou. Quant aux églises, c’est à coups de grenades qu’elles ont été contraintes d’ôter les croix de leurs coupoles et de leurs façades. À la mi-mai, l’église assyrienne de Saint-Georges a été incendiée. »
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