Aujourd'hui est la date anniversaire de la mort de Auguste Marie Joseph Jean Léon Jaurès, né à Castres en 1859 dans une famille de la petite bourgeoisie du Tarn.
Ce grand personnage historique a influencé le monde politique sans jamais avoir gouverné le pays.
Qu’aurait-il fait ? Que serait-il devenu si la France avait eu un gouvernement Jaurès ? On n’en saura rien.
Toutefois, Jean Jaurès était un pragmatique. Il aurait adapté sa philosophie politique aux réalités du gouvernement. La fameuse culture de gouvernement !
Il était un pacifiste. Pas ceux d’aujourd’hui qui déclament, entre deux joints, l’amour de l’humanité, le : faîtes l’amour pas la guerre !
La France avait perdue l’Alsace et la Lorraine ! C’était le mythe de la ligne bleue des Vosges. Les français n’avaient pas digéré la perte de ses provinces en 1871 ! Perdues lors d’une guerre éclair menait par un Roi prussien Guillaume devenu Empereur de toutes les Allemagnes dans les ors du Palais de Versailles!
Une guerre voulue par Bismarck suivi par la chute du second Empire de Napoléon III. Dur à avaler.
Peu de temps après, c’est une guerre civile qui s’ensuivit. La Commune fût déclarée à Paris et Thiers décida de renverser ce régime politique renouvelant les égarements 1793 et de mener une guerre fratricide ou Paris fût reconquise, rue par rue, jusqu’au cimetière du Père Lachaise.
Tout cela pour dire que la Guerre, les français connaissaient ! Ils en avaient subit les conséquences sur leur terre et dans leur chair. Pacifiste voulait dire quelque chose à cette époque.
Pour autant, le pacifisme n’est pas et ne saura jamais une solution ! Jean Jaurès l’avait imaginé en oubliant cet axiome ! Si vis pacem, parabellum. Pour vivre en paix prépare la guerre ! Ce que le Général Charles de Gaulle a traduit politiquement par sa doctrine militaire de la dissuasion nucléaire !
Mais en 1914, Jean Jaurès pensait qu’il pouvait stopper cette nouvelle guerre en menant un mouvement de grève internationale des travailleurs !
Il fût assassiné par Raoul Villain, un Rémois de 29 ans, étudiant en archéologie à l’École du Louvre, adhérent de la Ligue des jeunes amis de l’Alsace-Lorraine, groupement d’étudiants nationalistes, partisans de la guerre et proche de l’Action française.
Raoul Villain fût jugé en 1919 et acquitté le 29 Mars de cette année. De ce fait, il échappa à la boucherie guerrière. Raoul Villain s’exila alors à Santa Eulalia sur l’île d’Ibiza dans les Baléares (la même qui est devenue l’île des fêtards de la jet-set aujourd’hui !). Peu après le début de la guerre d’Espagne, les républicains l’exécutèrent pour espionnage au profit de l’armée franquiste le 17 septembre 1936. (Tous les prétextes sont bons pour la vengeance!)
Notre ancien Maire, Charles Ceccaldi-Raynaud, ancien responsable de la S.F.I.O devenu plus tard, si ce n’est sur le tard, Gaulliste, avait en son temps, trouvé un compromis entre Jean Jaurès et le Général de Gaulle sur notre ville de Puteaux.
Comme un trait d’union qui justifiait son passage politique personnel ou comme un trait d’union entre deux mondes, deux conséquences d’une idéologie politique en matière de politique étrangère. L’une, l’internationale socialiste et l’autre sur la primauté de la Nation ! On ne le saura jamais.
Que serait la France sans Jean Jaurès de toutes les façons ?
Qu’aurait-il pensé du devenir de son parti politique emmenait par un François Mitterrand ancien de la Droite Nationale avant la deuxième guerre mondiale et ami de Jean Bousquet ?
Qu’aurait-il pensé de ce qu’est devenu, par la suite, son journal l’HUMANITE entre les mains de communistes français qui furent les complices sinon aveugles, pour le moins sourds, des pires crimes contre l’humanité (avec le nazisme comme fille ainée) commis avant guerre et après guerre et ce, jusqu’à aujourd’hui ?
Pour conclure, voici le texte d’une chanson de Jacques Brel qui relate la condition ouvrière et la vie souvent misérable des citoyens qui gagnaient (perdaient ?) leur vie dans les usines et les ateliers de l’époque.
Un beau texte qui doit nous rappeler que la vie à cette époque était bien plus dure que celle de nos nouveaux misérables les fameux défavorisés des banlieues actuelles sous couvertures sociales ! Non pas pour condamner cette couverture mais, pour relativiser et prendre conscience de l’échelle des malheurs.
Gérard Brazon
Ils étaient usés à quinze ans
Ils finissaient en débutant
Les douze mois s’appelaient décembre
Quelle vie ont eu nos grands-parents
Entre l’absinthe et les grand-messes
Ils étaient vieux avant que d’être
Quinze heures par jour le corps en laisse
Laissent au visage un teint de cendres
Oui notre Monsieur, oui notre bon Maître
Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?
Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?
On ne peut pas dire qu’ils furent esclaves
De là à dire qu’ils ont vécu
Lorsque l’on part aussi vaincu
C’est dur de sortir de l’enclave
Et pourtant l’espoir fleurissait
Dans les rêves qui montaient aux cieux
Des quelques ceux qui refusaient
De ramper jusqu’à la vieillesse
Oui notre bon Maître, oui notre Monsieur
Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?
Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?
Si par malheur ils survivaient
C’était pour partir à la guerre
C’était pour finir à la guerre
Aux ordres de quelque sabreur
Qui exigeait du bout des lèvres
Qu’ils aillent ouvrir au champ d’horreur
Leurs vingt ans qui n’avaient pu naître
Et ils mouraient à pleine peur
Tout miséreux oui notre bon Maître
Couverts de prèles oui notre Monsieur
Demandez-vous belle jeunesse
Le temps de l’ombre d’un souvenir
Le temps de souffle d’un soupir
Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?
Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?
Jacques Brel
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