Neda, nouvelle icône de la révolution !

Par Raphaëlle Elkrief pour Guysen International News

La résistance a maintenant un visage. Neda Agha-Soltan, 26 ans, tuée samedi 20 juin lors d’une manifestation à Téhéran d’une balle en pleine poitrine. En quelques heures, la vidéo avait fait le tour du monde par le biais de la toile, et a provoqué des centaines de réactions à travers les principaux réseaux sociaux.

Les images sont violentes. La jeune femme est allongée sur le sol, du sang coule sur son visage. Elle baigne dans une mare de sang, les yeux révulsés. Entourés d’hommes essayant de la ranimer, on entend son père lui hurler de « rester ».   Enfin, la contestation à un visage, un symbole. Celui d’une jeune femme venue défendre les libertés de son pays. « Neda la lionne d’Iran » comme le titrent certains journaux. La fin de l’anonymat de ces milliers de manifestants, c’est ce que le monde recherchait. Les journalistes sont tenus à l’écart, et seules les vidéos amateurs rassasient un monde en quête d’images.   La rapidité avec laquelle cette histoire a fait le tour du monde représente selon le quotidien britannique The Guardian « une des pires menaces envers le régime iranien en trente ans ».   Le Time, de son côté, explique que ce décès pourrait tout changer. En effet, les cycles de deuil dans l’islam chiite « pourrait nourrir l’agenda du combat politique ». Le deuil étant porté le 3ème, 7ème et 40ème jour, « les commémorations sont cruciales dans la riche histoire de l’Iran », rappelant que la Révolution Islamique contre le Shah d’Iran s’est appuyée sur ces célébrations.   Conscients de l’importance du phénomène, les autorités ont demandé à la famille de ne pas tenir de cérémonie funèbre ou d’enlever les bannières de deuil devant leur maison.   Dans une déclaration, Reza Pahlavi le fils de l'ancien Shah d'Iran, a déclaré qu'il considérait désormais Neda comme «  l'une de ses filles » : « Je garderai pour toujours une photo d'elle avec moi » a-t-il déclaré.   De nombreux hommages ont été rendus à la jeune femme, notamment à Los Angeles ou en Turquie, ou l’on pouvait croiser des pancartes portant l’inscription : « Je suis Neda ».   Le fiancé de la jeune femme s’est exprimé, condamnant l’utilisation faite de la mort de sa fiancée. Selon lui, la photo de la jeune femme portant un bandeau vert, couleur du candidat réformateur est truquée : « Elle ne militait pour aucun camp. Elle était pour son pays, pour que son pays fasse un pas en avant »…