"Toutes ces terribles affaires doivent être enfin prisent au sérieux, tant par le Maire de Paris: Monsieur Delanöe que par le Gouvernement français et par le Président de la République française: Monsieur Nicolas Sarkozy !"
Jean-Pierre Renard
L'agression contre l'adolescent juif à Paris suscite émoi et indignation
Un rassemblement de soutien à la victime s'est tenu dimanche, rue Petit , à Paris.
La violente agression dont un jeune juif de 17 ans a été victime, samedi soir à Paris, a déclenché dimanche un tollé tant dans la communauté juive que dans le monde politique et associatif qui ont exprimé leur indignation et leur soutien à la victime et à sa famille.
Le Grand rabbin de France, Gilles Bernheim, a jugé "probable" mais "pas certain", lundi sur RTL, que l'agression contre un jeune juif, samedi soir à Paris, ait revêtu une connotation antisémite.
Elu Grand rabbin de France dimanche en remplacement de Joseph Sitruk, M. Bernheim a été interrogé sur l'agression d'un adolescent juif de 17 ans samedi par un groupe de jeunes dans le XIXe arrondissement de Paris. Le jeune homme, grièvement blessé était toujours hospitalisé lundi matin. M. Bernheim a insisté sur le fait qu'il appartenait à la justice de déterminer les circonstances de l'agression et les mobiles des auteurs, ajoutant: "il est manifeste que le caractère antisémite est probable, je ne dis pas certain, probable".
Le président Nicolas Sarkozy, qui devait peu après entamer une visite d'Etat en Israël, a exprimé sa "profonde indignation" et a "assuré la victime et sa famille de son soutien", soulignant "sa totale détermination à combattre toutes les formes de racisme et d'antisémitisme".
Le jeune homme était toujours, dimanche en début d'après-midi, hospitalisé à Cochin dans un "état stationnaire" avec "un pronostic réservé", selon l'Assistance-publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP).
La victime a été agressée en plein jour peu avant 20h dans le 19ème arrondissement de Paris, dans des circonstances qui n'ont pu encore être déterminées par les enquêteurs. Cinq mineurs ont été placés en garde à vue où ils se trouvaient toujours dimanche après-midi. L'enquête, d'abord confiée à la police urbaine de proximité, a ensuite été attribuée à la police judiciaire.
"Il n'y a aucun doute qu'il s'agit d'un acte antisémite", a déclaré dès dimanche matin Ariel Goldmann, vice-président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif). "Le jeune homme de 17 ans qui a été sauvagement agressé cette nuit et qui est actuellement dans le coma, portait une kippa", a-t-il précisé à l'AFP.
Selon Sammy Ghozlan, président du Bureau National de Vigilance Contre l'Antisémitisme (BNVCA), le jeune homme a été "agressé à coups de barre de fer par un groupe de 6 ou 7 jeunes qui lui ont fracassé le crâne alors qu'il se promenait rue Petit".
Le Premier ministre, François Fillon, a promis des "poursuites judiciaires sévères".
La ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie a réaffirmé "sa détermination à lutter sans relâche contre toutes les manifestations de racisme, d'antisémitisme et de xénophobie, qui bafouent les valeurs de la République" et assuré que "tout serait mis en oeuvre pour élucider les circonstances de cet acte et présenter ses auteurs devant la justice".
De son côté la ministre de la Justice Rachida Dati, a "condamné avec la plus grande fermeté la violente agression", demandant au procureur de la République de "donner des instructions pour que les auteurs de cet acte inqualifiable" soient "poursuivis avec la plus grande rigueur".
Le maire de Paris Bertrand Delanoë mais aussi la Licra, SOS Racisme et le Mrap ont vigoureusement dénoncé cet agression.
Selon Haïm Musicant, directeur général du Crif, qui a eu un contact avec les parents du jeune homme prénommé Rudi, il s'agit d'"une famille pratiquante et traditionaliste".
M. Musicant, "effaré par cette agression antisémite qui a eu lieu en plein jour, en plein Paris", a fait remarquer que ce quartier du 19ème était "un quartier difficile qui a été l'objet de plusieurs incidents allant des insultes à des agressions". "Cela crée beaucoup d'anxiété chez les gens de la communauté juive, notamment chez les enfants", a-t-il déploré.
SOS Racisme et la Licra ont fait état de véritables luttes pour le "contrôle des territoires" dans la zone des Buttes-Chaumont entre des groupes de jeunes revendiquant leur appartenance "à telle ou telle origine". Elles interpellent les autorités pour porter à la connaissance du public "les faits de même nature qui se sont produits ces dernières semaines à Paris et plus précisément dans le quartier des Buttes-Chaumont".
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