Pierre Lellouche (Photo Ceccarini/Figaro)
Le député de Paris est irrité par les déclarations du ministre de la Défense sur le second porte-avions français et juge que plusieurs membres «d'ouverture» du gouvernement ne sont «pas à la hauteur».
Pierre Lellouche est agacé. Le député de Paris, candidat malheureux aux municipales dans le VIIIe arrondissement, trouve que la politique étrangère et de défense de la France n'est pas à la hauteur et l'a fait savoir, mercredi sur RTL. «Les orientations du président sont bonnes» en la matière, assure-t-il. Mais pour lui, c'est «l'ouverture» qui a «atteint ses limites».
«Il y a un défaut de lisibilité, pas dû aux orientations du président qui sont bonnes, mais dans l'exécution, les musiciens ne sont pas forcément à la hauteur de l'exercice», estime Pierre Lellouche, à qui n'a jamais caché ses ambitions ministérielles à laDéfense ou au Quai d'Orsay.
Dans son collimateur, deux ministres ralliés à Nicolas Sarkozy : Bernard Kouchner et Hervé Morin. Le ministre de la Défense est particulièrement visé suite à ses déclarations sur la probable remise en cause de la construction d'un second porte-avions français. Pour le député de Paris, Hervé Morin a fait preuve de «légèreté et de désinvolture» en évoquant le sujet en public. «Je ne suis pas sûr que le président de la République soit sur la même ligne», affirme-t-il.
Kouchner : «statu quo» au Liban
Et Pierre Lellouche de se livrer ensuite à un plaidoyer en faveur de ce second porte-avions. «C'est pas franchement le moment de baisser la garde. Le monde est vraiment très dangereux. Parler des questions de défense, ce n'est pas seulement une affaire comptable. C'est le travail du ministre de la défense de se battre pour défendre ses crédits», explique-t-il. Avant de dénoncer la «gabegie» de la formation professionnelle, dont le budget, 26 milliards d'euros, représente «pas loin d'une dizaine de porte-avions.
Mais si Hervé Morin en prend pour son grade Bernard Kouchner n'est pas épargné pour autant. Pierre Lellouche fustige ses «sept voyages» au Liban, toujours sans président, qui n'ont abouti qu' «au statu quo», ainsi que l'inefficacité de son action au Darfour.
Autre victime de la colère du député de Paris : Rama Yade, accusée d'avoir, par ses propos sur un éventuel boycott de la cérémonie d'ouverture des JO de Pékin, mis la France en porte-à-faux avec la Chine, obligeant Nicolas Sarkozy à multiplier les gestes d'apaisement.
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