Mardi 25 mars, Tony Blair s’est rendu à Bruxelles. Devant un parterre de députés européens, l’ancien Premier ministre britannique a appelé la communauté internationale à "repenser sa stratégie, pour alléger la crise humanitaire causée par le pouvoir du Hamas à Gaza".
Sans demander que des négociations directes soient établies avec l’organisation terroriste, ce dernier a cependant déclaré qu’il était "urgent d’aider la population civile de Gaza, qui vit aujourd’hui dans des conditions très difficiles".
Et pour cela, une seule solution : la signature d’un accord de paix entre Israéliens et Palestiniens. Un accord qui, selon les engagements pris lors de la conférence d’Annapolis de novembre dernier, devrait aboutir d’ici la fin de l’année 2008.
Mais à la vitesse où avancent les pourparlers, les initiateurs de cette reprise de dialogue sont de plus en plus sceptiques. "La date fatidique se rapproche" a affirmé l’envoyé spécial du Quartet au Proche-Orient.
"Si les choses restent dans leur état actuel, il sera très difficile de parvenir à faire de ces négociations un véritable succès. Toutefois, une victoire des pourparlers est envisageable. Nous devons alors être conscients qu’il s’agit là d’une course contre la montre" a-t-il encore ajouté.
Car l’objectif est bien là : faire en sorte qu’à l’arrivée du président américain en Israël, en mai prochain, la réalité sur le terrain ait évolué.
"Le président Bush va arriver en Israël au début du mois de mai. D’ici là, il faut que la situation ait considérablement changé" a expliqué Tony Blair. Pour cela, il a exhorté les deux parties à faire preuve de bonne volonté.
"Des progrès doivent être faits pour permettre d’instaurer une confiance entre Israéliens et Palestiniens. Les Palestiniens doivent notamment être capables de montrer qu’ils sauront assurer une certaine stabilité sécuritaire dans la région".
Ce qui jusqu’à présent n’est pas le cas. Ce mercredi matin encore, deux roquettes palestiniennes tirées depuis Gaza sont venues s’abattre sur le sol israélien, causant plusieurs dégâts.
"L’accalmie relative de ces derniers jours est décevante et superficielle" a d’ailleurs déclaré l’ambassadeur israélien aux Nations Unies, Dan Gillerman.
Le vice-ministre français des Affaires étrangères et européennes, Jean-Pierre Jouyet, a quant à lui blâmé Israël, appelant à des "gestes concrets de la part des dirigeants de l’Etat hébreu", et soulignant que "la création de nouveaux logements dans les localités juives de Judée-Samarie était contre-productive".
"Israël doit montrer qu’il croit réellement à la création d’un Etat palestinien viable, or jusque-là tout ce qu’a fait l’Etat hébreu prouve le contraire" a précisé le législateur espagnol, Joseph Boriell.
Pourtant, lors de son allocution, Tony Blair a voulu se montrer optimiste. "La paix est possible parce que les Israéliens et les Palestiniens veulent vivre côte à côte dans la paix".
Un idéal qu’il faut donc rapidement concrétiser.
"Si nous avons appris quelque chose au cours de ces derniers mois, c’est bien que la stratégie actuelle mise en place dans la Bande de Gaza ne fonctionne pas. Nous avons besoin d’une stratégie qui permettrait d’isoler les extrémistes, tout en aidant la population. Et si on ne fait pas attention, on pourrait en arriver à la situation inverse : un isolement des civils palestiniens de Gaza, et un soutien des extrémistes" a expliqué ce dernier.
L’ancien chef du gouvernement britannique a donc invité l’ensemble de son auditoire à repenser la stratégie actuellement développée à Gaza, espérant que d’ici peu, un accord de paix sera bel et bien scellé.
Meir Serezo pour Guysen International News |
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