Christian Demuynck, sénateur (UMP, Seine-Saint-Denis) et président de la mission d’information du Sénat sur les politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion.
Afin de participer au « Grenelle de l’insertion », le Sénat a constitué le 10 janvier dernier une mission d’information sur les politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion qui a jusqu’ici auditionné des responsables associatifs. A l’occasion de la pause électorale, Christian Demuynck dresse un premier bilan des travaux.
- Pourquoi avoir créé cette mission d’information ?
Les commissions des affaires sociales, culturelles et économiques ont souhaité apporter leur pierre à l’édifice du « Grenelle de l’insertion », même si certains sénateurs, comme le rapporteur de la mission Bernard Seillier (RDSE, Aveyron), participent déjà à cet événement. L’exclusion est un problème majeur qui a tendance à s’accroître. Nous avons donc choisi à la fois d’évaluer les politiques publiques en la matière et de faire des propositions. - Quels sont les premiers enseignements qui se dégagent des auditions ?
Nos travaux ont commencé le 29 janvier et nous avons auditionné pour l’instant des responsables associatifs. Ce qu’ils nous ont dit permet d’évaluer le développement de la pauvreté et de comprendre qu’il ne faut pas faire de « sectorisation » en la matière. Ce n’est pas en traitant seulement du logement ou du chômage que l’on règlera le problème. C’est une question qui attend une réponse globale. - Ce sujet vous semble-t-il faire l’objet d’un consensus au sein de la mission ?
Beaucoup de maires siègent dans la mission, ce qui nous permet de partager plus facilement un certain nombre de constats. Nous savons par exemple qu’il y a des problèmes d’efficacité des politiques publiques en matière d’orientation professionnelle ou de lutte contre l’échec scolaire. J’ai constaté également qu’il y a des structures qui s’empilent et qui se chevauchent, ce qui est un peu préjudiciable pour ces politiques.
Des divergences apparaîtront sûrement quand il s’agira de faire des propositions. - Quels sont les prochains travaux prévus par la mission ?
Nous allons recevoir les ministres concernés, Fadela Amara et Martin Hirsch, les entreprises d’insertion, les syndicats professionnels, les collectivités territoriales, etc. Puis nous entreprendrons des déplacements dans le Rhône et dans le Nord, ainsi qu’à l’étranger, en Pologne, en Belgique et au Danemark. - Quelle date est-elle prévue pour la remise du rapport ?
Le Haut commissaire rend son rapport à la fin mai, nous souhaitons donc le rendre à peu près au même moment, selon la vitesse à laquelle nous rattraperons le retard accumulé avec les élections.
Propos recueillis par Raphaël Richard
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