Le 7 janvier 2024:
Solennité de l’Épiphanie du Seigneur
Ordinairement, « l’Épiphanie est célébrée le 6 janvier », comme le précisent les Normes universelles de l’année liturgique et du calendrier annexées au Missel romain (§37), soit douze jours après Noël. En revanche, si ce jour n’est pas chômé, comme c’est le cas en France, la célébration de cette solennité est fixée au dimanche le plus proche, soit ce Dimanche 7 janvier 2024. Ainsi, un plus grand nombre de fidèles est en mesure d’y participer et de commémorer l’adoration des mages devant l’Enfant-Jésus. Une dérogation qui remonte au XIXe siècle Intitulée « Indult pour la réduction des fêtes », elle a été promulguée le 9 avril 1802 par le cardinal Jean-Baptiste Caprara dans le cadre de la négociation du concordat entre le pape Pie VII et Napoléon Bonaparte.
Le mot « épiphanie » vient du grec « épiphanéia ; épiphanéin » qui signifie « Apparition ; paraître ou briller sur ». La solennité de l’Épiphanie célèbre donc la « manifestation » de Jésus qui « apparaît » comme Messie.
Cette fête venue d’Orient, était à l’origine la fête de lumière et de l’eau. De nos jours dans les pays orientaux, elle est une commémoration du baptême du Christ dans le Jourdain. En Occident, même si le baptême de Jésus et les noces de Cana, ne sont pas oubliés, et sont commémorés aux alentours de la Solennité de l’Épiphanie, le jour même de la célébration, c’est l’adoration des Mages qui retient quasiment toute l’attention. Le seul Évangile qui relate cet événement est celui de Matthieu. Selon lui, les trois mages originaires d’Orient, (que la tradition appelle Melchior, Gaspard et Balthazar), ont été conduits par un astre jusqu’au roi des Juifs qui vient de naître à Bethléem, pour l’adorer et lui offrir des présents.
Le chiffre trois symbolise d’abord les trois continents : l’Asie, l’Afrique et l’Europe qui étaient les seuls connus à l’époque. Ils sont également à l’image des trois fils de Noé : Sem, Cham et Japhet. Il figure aussi les trois âges de la vie, puisque Melchior, qui offrit de l’or, est présenté avec une longue barbe, signe de son grand âge. Gaspard, qui donna l’encens, est jeune, tandis que Balthazar, qui fit l’offrande de la myrrhe, est barbu sans être âgé.
L’encens témoigne de la prêtrise revêtue par l’Enfant Jésus, à l’image des parfums d’encens qui brûlaient sur l’autel du Temple lorsque les prêtres offraient des sacrifices. Comme le Christ s’est offert sur la Croix, chaque baptisé est appelé à faire de son existence « une vivante offrande à la louange et à la gloire de son Nom » (prière eucharistique).
La myrrhe annonce symboliquement l’ensevelissement de Jésus, après la Passion, tout comme le bois de la mangeoire annonce celui de la Croix. Cette capacité prophétique à discerner ce qui est en jeu dans le présent est devenue celle des baptisés.
L’or désigne la royauté de Jésus annoncée par les prophètes, qui sera ensuite accomplie sur la Croix. Cette royauté est celle des enfants de Dieu qui, le Christ vivant en eux, offre leur vie comme un service royal.
Ainsi, par sa manifestation, l’Enfant vrai Dieu et vrai homme nous appelle à sa suite à devenir prêtre, prophète et roi. Fête missionnaire par excellence, l’Épiphanie rappelle également, avec l’évocation de ces mages étrangers à Israël, la dimension universelle du message évangélique et du Salut apporté par le Christ.
A l’occasion de cette fête en France, sont dégustées les fameuses brioches et galettes des rois, dont les parts sont attribuées aux personnes présentes par le plus jeune caché sous la table. Une fève est cachée à l’intérieur. Celui qui découvre cette fève dans sa part de galette reçoit une couronne (de papier) et devient le « roi » ou la « reine) de la journée
Dans de nombreux pays, comme en Espagne ou en Italie, l’Épiphanie revêt une autre dimension puisque les enfants, qui ne reçoivent pas leurs cadeaux à Noël, attendent les « rois » Mages pour déballer leurs présents. Une belle façon de vivre pleinement la Nativité dans le recueillement et la paix, sans se laisser happer par l’effervescence des cadeaux, avant de se mettre en marche dans les pas du Seigneur.
Alors en cette fête de l’Épiphanie, à la suite des Mages, allons à la rencontre de l’Enfant-Dieu et présentons-Lui nos offrandes, à commencer par nous-mêmes !
Bonne fête de l’Épiphanie à toutes et tous !
Les commentaires récents