DIEU DEMANDE À SES ENFANTS DE SOUFFRIR
Par Mgr Marcel Lefebvre
Archevêque, Fondateur de la Fraternité saint Pie X
(1905 - 1991)
Durant l'histoire de l'Eglise, le bon Dieu a protégé ses élus le temps qu'il a voulu, mais il leur a aussi fait porter la Croix. Il a permis que leur vie soit une vie de souffrances. Et tous les Apôtres sont morts martyrs. Je ne sais pas si nous, nous mourrons martyrs, mais nous devons être toujours prêts à souffrir parce que le bon Dieu nous le demande. Nous ne sommes pas ici-bas pour recevoir de sa part des bénédictions matérielles et temporelles, mais pour sauver nos âmes.
Saint Paul dit que nous devons compléter dans notre chair la passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ (Col 1, 24). Nous aussi, nous devons le désirer.
Oh! c'est un désir qui nous coûtera cher. Car, si nous voulons compléter la passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ, il faudra souffrir avec lui, être immolés avec lui. Ce serait trop facile de dire: « Parce que je suis chrétien le bon Dieu me bénira, et m'exemptera de toute souffrance. Je passerai ma vie sans souffrance, sans sacrifice. Parce que j'aime bien le bon Dieu, le bon Dieu doit m'aimer, et donc le bon Dieu ne doit pas vouloir que je souffre C'est bien mal comprendre le mystère de la passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Si Notre-Seigneur Jésus-Christ nous a montré l'exemple de la souf france rédemptrice, nous devons avoir presque ce désir de souffrir avec lui, de nous sacrifier avec lui.
La souffrance, qui était une peine vindicative, supportée sans espoir, deviendra (alors) une peine médicinale, trésor de vie et de salut ; d'intolérable qu'elle était, elle deviendra désirable, aimable, objet de désir ardent ?
Si nous demandions à tous les saints, qui chantent la gloire de Dieu et de Notre-Seigneur au Ciel, quel a été au cours de leur existence terrestre le moyen, la voie de leur sanctification, il ne fait aucun doute qu'ils nous répondraient : La voie de la sanctification, c'est Notre-Seigneur Jésus-Christ, et Notre-Seigneur Jésus-Christ crucifié. La voie de la perfection, la voie de la sainteté, c'est la croix de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
La sainteté dépend du degré de participation à la rédemption de Notre- Seigneur Jésus-Christ. Les personnes les plus saintes sont celles qui s'associent davantage à la victime qu'est Notre-Seigneur Jésus-Christ pour la rédemption du monde, devenant par là, d'une certaine manière, corédemptrices.
Ainsi celle qui est la plus sainte après Notre-Seigneur Jésus-Christ, celle qui a le plus participé à la rédemption de Notre-Seigneur Jésus-Christ, c'est la très sainte Vierge Marie. C'est pourquoi elle est la reine des saints. Elle est plus grande, plus haute, plus sainte, plus digne que toutes les âmes qui ont été créées qu'elle a reçu en privilège une participation exceptionnelle à l'œuvre de la de Notre-Seigneur Jésus-Christ. De même les saints et les saintes, même ceux qui n'ont pas été prêtres, ont été véritablement unis à Notre-Seigneur Jésus-Christ parce qu'ils ont participé à la rédemption de Notre-Seigneur. Ils ont participé à sa rédemption en s'offrant comme victimes avec lui sur le bois de la croix, et également par leur apostolat. Par conséquent, dans l'Église catholique, le signe de la véritable sainteté est l'union à Notre-Seigneur Jésus-Christ comme victime pour participer à la rédemption de l'humanité tout entière.
- Mgr Marcel Lefebvre, « La vie spirituelle », Ed. Clovis, 2014, p. 101-103
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