"Venez et marchons à la lumière de l'Eternel." (Esaïe, II, 5 )
De même que la lumière sensible ne se fait pas percevoir également de tous et qu'elle ne se découvre qu'à ceux qui ont les yeux ouverts, et que rien n'empêche de jouir de la présence du soleil; de même, le soleil de justice, cette lumière vraie "qui éclaire tout homme entrant dans le monde," ne se découvre pas indifféremment à tous, mais se réserve à ceux qui vivent de manière à se rendre dignes de ce bienfait.
"La lumière, dit l'Ecriture, s'est levée pour le juste, " non pour le pécheur.
Le soleil paraît sur l'horizon; pourquoi? Ce n'est point pour les oiseaux malfaiteurs qui s'enveloppent des ombres de la nuit. Ainsi, bien que la lumière brille par elle-même, et que sa nature soit dissiper l'obscurité, tous ne participent point à la clarté de ses rayons.
Heureux celui qui au jour du rigoureux jugement, à ce formidable jour où le Seigneur "produira à la lumière ce qui est caché dans les ténèbres et manifestera les plus secrètes pensées des cœurs," pourra soutenir l'éclat de cette lumière et s'avancera vers le tribunal du souverain Juge sans avoir à rougir des reproches d'une conscience coupable?
Alors, ceux qui auront commis le mal, ressuscités pour l'opprobre et la confusion verront au fond de leur conscience la hideuse empreinte de leurs crimes?
Et peut-être cette confusion à laquelle les pécheurs seront dévoués à jamais, sera-t-elle pour eux un châtiment plus horrible que l'épaisseur des ténèbres, que les ardeurs du feu qui ne s'éteindra jamais, parce qu'ils auront éternellement sous les yeux la trace de leurs péchés profondément imprimés dans leur chair, de manière à ne s'effacer jamais et que leur mémoire ne pourra pas s'en détacher un seul instant.
Saint Basile de Césarée
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