Cambronne
Bien des maréchaux ont été oubliés mais pas le général Cambronne. Ce volontaire de 1791, passé dans la Garde impériale et qui suivit l’Empereur à l’île d’Elbe, devenu comte et pair de France au retour de Napoléon, fut l’un des derniers combattants avec les restes de la Garde à Waterloo. Sa fidélité à l’Empereur l’avait déjà entouré d’une auréole de gloire, mais c’est sur le champ de bataille de Waterloo qu’il devint une figure de légende. Une légende créée par Hugo dans Les Misérables : « Parmi ces géants il y eut un titan. Cela atteint la grandeur eschylienne.». Cette parole du dédain titanique, Cambronne ne la jette pas seulement à l’Europe au nom de l’Empereur, ce serait peu, il la jette au passé au nom de la Révolution. Il y a la phrase à l’antique, digne d’une devise de médaille : « La Garde meurt et ne se rend pas », et un condensé plus énergique dans sa grossièreté : « merde ».
Jean Tulard
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