Le 30 mai 1574 :

À Vincennes, mort de Charles IX, Roi Très Chrétien de France. Né au Château de Saint-Germain-en-Laye le 27 juin 1550, il était le troisième des cinq fils et le cinquième des dix enfants d’Henri II de France et de Catherine de Médicis, et frère de Marguerite de Valois, de François II et d’Henri III. En décembre 1560, alors qu’il n’avait que 10 ans, il succéda à son frère François II. Il régna d’abord sous la tutelle de sa mère, Catherine de Médicis. qui parvint à écarter Antoine de Bourbon, premier prince du sang, qui pouvait prétendre à la régence, en échange de la charge de lieutenant général du royaume. Ce fut Charles qui le 13 décembre 1560 ouvrit les états généraux convoqués à l’instigation de sa mère et du chancelier Michel de L’Hospital. Charles IX fut proclamé majeur le 17 août 1563, à Rouen. La reine-mère, espérant sceller l’unité du royaume autour de son fils présenta le jeune roi à ses sujets au cours d’un périple qui débuta le 24 janvier 1564 pour finir le 1er mai 1566. Charles IX signa en avril 1564, à Troyes, un traité avec l’Angleterre par lequel Calais redevenait définitivement française. En juillet il signa l’ordonnance qui établit le début de l’année au 1er janvier, au lieu de Pâques auparavant. Dans la période comprise entre décembre 1565 et mars 1566 le roi et sa cour résidèrent à Moulins. Ce fut là que l’amiral de Coligny fut innocenté par le conseil du roi de toute responsabilité dans l’assassinat du duc de Guise. A la suite de la mort du connétable de Montmorency en novembre 1567, Charles IX nomma son frère Henri lieutenant général du royaume. En 1569, Charles IX accrut encore le prestige de son frère en créant pour lui la charge d’intendant général du royaume, même si la réalité du pouvoir restait largement aux mains de la reine-mère. Le 26 novembre 1570, à Mézières, le roi épousa Élisabeth d’Autriche, de leur union naquit en 1572, Marie-Élisabeth, qui fut écartée de sa succession du fait de la loi salique. En 1573 ce fut la naissance de son fils naturel Charles de Valois, créé comte d’Auvergne puis duc d’Angoulême (1573-1650) qu’il eut avec sa maîtresse en titre Marie Touchet. Il ne le reconnut pas. À partir de 1570, Charles IX s’émancipa de la tutelle de sa mère. En août 1570 il tenta un ultime rapprochement avec les protestants en signant l’édit de Saint-Germain, qui mit fin à la troisième guerre de Religion renouant ainsi avec la politique de tolérance de Michel de L’Hospital. Le mariage de Marguerite de Valois sa sœur, avec Henri de Navarre, le futur Henri IV, célébré à Paris le 18 août 1572, donna lieu à une cérémonie qui ne respectait pas les formes du mariage catholique traditionnel. Les tensions religieuses furent ravivées dans la capitale. Le 22 août l’attentat manqué contre Coligny marqua une nouvelle escalade. Pour rassurer les protestants Charles IX se rendit au chevet de l’amiral Coligny. Dans la nuit du 23 au 24 août, suivant le parti des Guise, il ordonna le massacre des chefs protestants : ce fut la saint Barthélemy. Il en revendiqua la responsabilité le surlendemain devant le parlement de Paris. Il ordonna à ses gouverneurs de maintenir la paix civile, mais cela n’empêcha pas les massacres dans de nombreuses villes, jusqu’en octobre de la même année. Son déclin commença avec la quatrième guerre de Religion dès octobre 1572, puis avec défaite de son frère Henri lors du siège de La Rochelle en juillet 1573. Il se trouva de plus en plus isolé, Henri d’Anjou étant lié aux catholiques, tandis que son autre frère François d’Alençon devenait l’espoir de la noblesse rebelle. Dans un sursaut Charles IX choisit de nouveau la voie de la répression : il fit embastiller le duc François de Montmorency et tenta de faire arrêter sans y parvenir son frère Henri de Montmorency-Damville.

Lorsque son frère Henri fut élu Roi de Pologne le 10 mai 1573, Charles IX l’accompagna jusqu’à Reims, où il lui fait ses adieux le 12 novembre 1573. Ce fut au retour de ce périple qu’il s’alita définitivement pour mourir quelques mois plus tard de la tuberculose, le dimanche de la Pentecôte 1574.