« FRAGMENT D’UN POËME DE JEANNE D’ARC »
D’Alexandre Soumet, 1826
« Et toi, muse des preux! muse chère au Seigneur,
Semant sous nos drapeaux les leçons de l’honneur,
Aux accords de la harpe et du luth des trouvères,
Le front ceint de lauriers, de lis, de primevères,
Offrant au paladin dans la lice emporté
L’écharpe emblématique et le glaive enchanté :
Attelant à ton char les licornes légères;
Guidant la châtelaine aux danses des bergères;
Ecoutant vers le soir les étranges récits
Du vieux pèlerin blanc sous le vieux chêne assis;
Visitant Roncevaux, ou choisissant, errante,
L’arbre de Ploërmel pour le combat des Trente ;
Dictant, lorsqu’un vin pur de l’amphore a coulé,
Le serment des neuf preux sur le paon étoilé ;
Chantant le lai d’amour, poussant le cri d’alarmes,
Avec tes fabliaux, tes jeux, tes douces larmes,
Tes chiffres, tes couleurs, tes combats, tes tournois,
Accours, viens évoquer le siècle des Dunois! »
Les commentaires récents