Le 13 Mars 1954: commençait la Bataille de Dien Bien Phu
Dien Bien Phu, nom glorieux pour les Vietnamiens, souvenir tragique pour les Français.
53 jours d'une lutte à mort entre 14 000 soldats de l'armée française et 100 000 combattants vietminh du 13 mars au 7 mai 1954. Et qui s'est conclu sur un terrible bilan. Plus de 3 000 morts et disparus, 10 300 prisonniers dont 4 400 blessés côté français; 8 000 morts et 15 000 blessés côté vietminh selon les archives historiques du Ministère des Armées.
La guerre d'Indochine a fait 60 000 morts dans l'armée française
Selon les estimations, plus de 2 000 soldats tués pendant la bataille sont restés sans sépulture. "Nous n'avions pas le temps d'enterrer les morts", rappelait le général Maurice Schmidt, ancien para du camp lors de la visite du président François Mitterrand, la dernière en date d'un représentant de l'état en 1993.
Contrairement aux officiels français qui font rarement le déplacement, les associations d'anciens combattants, les amis et les familles des disparus continuent, malgré les années, à venir rendre hommage à ces combattants dont la terre vietnamienne est devenue la tombe.
Mais si les citoyens vietnamiens peuvent se recueillir devant de somptueux monuments aux morts, les Français eux, n'ont droit qu'à une modeste construction funéraire située près d'une zone industrielle à proximité de l'ancien quartier général du colonel De Castries.
Dien Bien Phu tombé, la France s'est retirée d'Indochine après une guerre de neuf ans (1945-1954) qui aura fait plus 60 000 morts dans les rangs de son armée. Soit autant que le conflit américano-vietnamien qui allait suivre, et deux fois plus que le total des militaires français morts pendant la guerre d'Algérie.
Après un siècle de présence au Vietnam, la République abandonnait la "Perle de l'Empire", laissant derrière elle des dizaines de cimetières civils et militaires. En 1986, à la suite des exigences du gouvernement communiste vietnamien qui ne voulait plus aucun mort français sur son territoire, un accord franco-vietnamien a été conclu pour exhumer et rapatrier les dépouilles de 27 000 civils et militaires en France.
Un Mémorial des Guerres d'Indochine a été construit pour l'occasion dans la ville de Fréjus (Var) et inauguré en 1993 pour accueillir les corps de 20 000 soldats. Mais, à l'intérieur, un mur du Souvenir de 64 mètres de long porte les noms de 35 000 militaires dont les corps manquent à l'appel. Soit parce que leurs restes ont été ramenés en France à l'époque du conflit et rendus aux familles, soit parce qu'ils n'ont jamais été retrouvés.
"Nous estimons qu'il doit demeurer au moins quinze mille dépouilles de soldats français enterrées ou disparues dans la terre vietnamienne principalement dans le nord du pays" assure Christophe Talon, ancien attaché de défense de l'ambassade de France à Hanoï.
Les commentaires récents