Joséphine à Bonaparte: 22 brumaire, an XII. (14 novembre 1803.)
"Tous mes chagrins ont disparus en lisant la bonne et touchante lettre qui renferme les expressions aimables de ton sentiment pour moi.
Combien je te sais gré de t'être si longuement occupé de ta Joséphine. Si tu savais, tu t'applaudirais d'être le maître de causer une joie si vive à la femme que tu aimes.
Une lettre est le portrait de l'âme, et je presse celle-ci contre mon cœur. Elle me fait tant de bien ! Je veux la garder toujours !Elle sera ma consolation
pendant ton absence, mon guide lorsque je serai près de toi, car je veux toujours être à tes yeux la bonne, la tendre Joséphine, occupée uniquement à ton bonheur.
Si un mouvement de joie passe jusqu'à ton âme, si la tristesse vient te troubler un moment, ce sera dans le sein de ton amie que tu répandras ton bonheur et tes peines. Tu n'auras pas de sentiments que je partage.
Voilà mon désir, mes vœux, qui se réduisent tous à te plaire et à te rendre heureux…
Adieu, Bonaparte, je n'oublierai pas la dernière phrase de ta lettre. Je l'ai recueillie dans mon cœur. Comme elle s'y est profondément gravée ! Avec quel transport le mien y a répondu !
Oui ma volonté est aussi de te plaire, de t'aimer, ou, plutôt de t'adorer. "
JOSÉPHINE 🌸
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