Le 16 janvier 1947 - Élection de Vincent Auriol à la présidence de la République française
Vincent Auriol est né le 27 août 1884 à Revel (Haute-Garonne). Licencié en droit en 1905 à Toulouse où il a suivi les cours de Jean Jaurès, puis docteur en droit, il exerce la profession d'avocat à Toulouse, milite à la SFIO dès sa fondation. Député de Muret (Haute-Garonne) de 1914 à 1940, puis maire de cette même ville en 1925, secrétaire du groupe socialiste à la Chambre des députés à partir de 1928.
Ministre socialiste des Finances, de 1936 à 1937, dans le cabinet du Front populaire dirigé par Léon Blum, puis garde des Sceaux de 1937 à 1938 dans les troisième et quatrième cabinet de Camille Chautemps, il occupe l'éphémère ministère chargé de la Coordination des services ministériels à la présidence du Conseil en 1938, dans le second cabinet de son ami Léon Blum.
Il est l'un des quatre-vingts parlementaires à refuser de voter les pleins pouvoirs au maréchal Pétain, le 10 juillet 1940. En septembre 1940, le gouvernement de Vichy le fait arrêter. Vincent Auriol est d'abord incarcéré à Pellevoisin (Indre) puis à Vals-les-Bains (Ardèche).
En 1942, il entre dans la Résistance. Il écrit « Hier et demain », qui sera publié en 1944 à Alger, et dans lequel il entame une réflexion sur les institutions qui, selon lui, devraient remplacer celles de la IIIe République. En 1943, il parvient à rejoindre Londres en avion et se met au service du général de Gaulle. En 1944, il est président de la Commission des Finances de l'Assemblée consultative d'Alger.
En octobre 1945, il est élu président du Conseil général de la Haute-Garonne. Du 21 novembre 1945 au 23 janvier 1946, Auriol est Ministre d'État dans le deuxième gouvernement du général de Gaulle. Il est élu le 21 octobre 1945 député à la première Assemblée constituante, dont il devient président le 23 janvier 1946, succédant à Félix Gouin élu à la présidence du gouvernement provisoire. Réélu député le 2 juin 1946, il continue de présider l'Assemblée constituante, chargée de mettre en œuvre la future Constitution.
Le 3 décembre 1946, l'Assemblée nationale, issue des élections du 10 novembre précédent, élit Vincent Auriol à sa présidence. C'est à ce titre que le 16 janvier 1947, il préside le Parlement réuni à Versailles pour l'élection présidentielle dont il sort vainqueur et qui met fin à son mandat à la tête de l'Assemblée nationale.
À l'occasion de sa brillante victoire dès le premier tour à l'élection présidentielle, il devient le premier président de la IVe République, élu par par 452 voix sur 883, contre 242 à son adversaire Auguste Champetier de Ribes.
Son unique mandat est marqué par la guerre d'Indochine et par la mise en place de la « troisième force », coalition politique regroupant plusieurs partis pour rivaliser avec les communistes et les gaullistes. À l'issue de son mandat en 1951, Vincent Auriol refusera de se représenter.
Le 1er janvier 1966, Vincent Auriol s'éteint à Paris.
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