Editorial sur Radio J de Serge HAJDENBERG du 5 juillet 2012 à 7 h 42
Mon éditorial de la semaine dernière a provoqué la fureur, le mot est faible, du Président du CRIF et de certains de ses fans. Depuis plus de 30 ans que je siège dans cette auguste assemblée du CRIF, dimanche dernier ce fut bien la première fois que j’ai pu entendre en début d’Assemblée générale un président lire le texte d’un édito ou d’un article de presse qui ne lui convenait pas. Et cela sur le ton d’un comédien remplissant un contrat. Je dirai même un contrat sur ma tête. Ce fut, dirigé contre moi, un véritable happening, extrêmement bien mené, car il a atteint les différents objectifs de Richard Prasquier : En détournant une feinte colère contre moi, il a réussi à ne pas répondre aux multiples questions que je posais la semaine dernière et notamment celles que je considère comme étant les plus importantes :- pourquoi n’a-t-il pas convoqué d’Assemblée Générale Extraordinaire du CRIF après la tuerie de Toulouse ? - Pourquoi n’a-t-il pas tenu ses engagements sur le fonctionnement et la transparence de notre organisationDans la lettre du CRIF du lundi 2 juillet 2012 il y a la publication de sa réponse à un journaliste de l’A.F.P. qui l’interrogeait sur ses réactions après mes déclarations, ce fut un torrent d’injures à mon égard et qui fait comparer le langage du Président du CRIF à celui d’un charretier des bas-quartiers. Belle image de notre organisation que montre-là le président Prasquier. D’autant que dans cet organe que l’on peut qualifier d’officiel, la dépêche de l’AFP est tronquée d’une partie importante de son texte, celle qui rappelait les déclarations de Richard PRASQUIER au journal HAARETZ et qui concernaient les 2 importants candidats à la présidentielle française, ceci pour ne conserver dans le texte que les injures à moi destinées.Cela plus un vote de confiance à main levée, font penser à une réunion d’un mouvement trotskiste et non pas à la représentation politique de notre communauté telle que ses anciens présidents l’incarnèrent jusqu’à assez récemment. Mais nous maintenant, parlons d’avenir, celui proche de l’après-Prasquier. Il est grand temps que les candidats au poste de président du CRIF, élection en mai 2013, se fassent connaître et laissent aux organisations-membres le temps d’examiner les véritables engagements des postulants. Leur laissent le temps de les recevoir, de leur poser des questions sur leurs propositions et le calendrier de leurs applications, avec une question de fonds : le CRIF va-t-il rester dans l’état dans lequel il va être laissé dans quelques mois et dans ce cas forcément disparaître dans un avenir proche, faute d’intérêt des membres de la communauté ou bien, enfin, les grands travaux de rénovation vont-ils commencer ?Dans cet avenir presque immédiat, cette future direction du CRIF, président, membres des bureaux directeur et exécutif, se doit d’abaisser très, très largement sa moyenne d’âge avec à sa tête un jeune président quinqua, voire quadra. Elle devra se mettre au travail en profondeur et cesser de vouloir être élue que pour attendre des honneurs qui, entre nous, ne sont la plus part du temps qu’hypocrisie et mensonges.L’attente communautaire est énorme et rendra exaltante cette tâche de reconstruction. Je nous souhaite un président d’envergure et enthousiaste, entouré de militants courageux et pleins d’abnégation qui sauront nous transmettre ces valeurs, notamment pour que les plus jeunes ne nous quittent plus dans nos combats.Notre communauté doit saisir cette opportunité du véritable changement car elle mérite bien d’autres choses que ses enfants tués à bout portant, des coups de marteau sur leurs têtes et des crachats au visage. Notre avenir juif est à ce prix.
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