Israël a les yeux rivés sur le siège des Nations Unies à New York où le compte à rebours a commencé, qui devrait s'achever, selon les prévisions des Palestiniens, pendant la deuxième quinzaine de septembre. Il n'est pas sûr du tout, pour plusieurs raisons, que ce soit de là que viendra le véritable danger.
Tout d'abord parce que nous disposons paradoxalement d'un allié objectif de poids dans la région : les Palestiniens eux-mêmes. En effet, nous pouvons faire confiance dans leur surprenante capacité de se saborder à la dernière minute.
Selon l'accord interpalestinien du Caire, signé en grandes pompes, début mai, un gouvernement de coalition devait être formé. Pour l'instant, il y a plus de probabilités d'un gouvernement en Belgique qu'en "Palestine"…La confiance est tellement totale entre le Fatah et le Hamas que, contrairement à ce qu'il avait affirmé au moment de la signature de l'accord de réconciliation, Mahmoud Abbas n'a toujours pas osé s'aventurer à Gaza pour rendre visite à "son peuple opprimé par le blocus inhumain des Israéliens".
Pour le Hamas, rien n'a changé : Abou Mazen, alias Mahmoud Abbas, est un traitre. Comment participer à un gouvernement de coalition avec le Fatah dont le chef veut la reconnaissance d'un Etat palestinien dans les frontières de 67 ? C'est une éventualité impossible à envisager pour les terroristes de Gaza. L'accord est donc mort-né, de facto.
Les Palestiniens ont aussi prévu l'option "échec de la reconnaissance" en septembre prochain. Ils en feront porter la responsabilité à Obama qui utilisera son droit de veto contre cette initiative unilatérale au Conseil de Sécurité. Mais s'il s'avérait qu'ils persistent et que "l'Etat de Palestine" soit reconnu par l'Assemblée générale plénière des Nations-Unies, alors ils constateront que leur statut de membre ne leur donne pas que des droits, mais aussi des devoirs.
En effet, les responsables du nouvel Etat (mais lesquels, le Fatah, le Hamas ?) seront tenus de faire régner la paix avec leur voisin et déjouer les actes terroristes d'où qu'ils viennent, c'est-à-dire de Judée-Samarie, mais aussi de Gaza, afin de ne pas se mettre en contravention avec les lois internationales. Autant dire qu'il s'agit d'une mission impossible. Toute atteinte à notre sécurité et à notre intégrité territoriale, toute action hostile sera considérée comme un casus belli et aucun organisme international, aucun pays ne pourra empêcher Israël de réagir et de se défendre en déclarant une guerre conventionnelle en bonne et due forme. "L'Etat de Palestine" devra, alors, en supporter toutes les conséquences.
La création d'un Etat palestinien nous libèrera aussi de toute obligation à l'égard de ce nouveau pays. Que les Palestiniens se débrouillent pour endosser la responsabilité de toutes les infrastructures essentielles d'un Etat, l'eau, l'électricité, l'exportation de ses productions par l'intermédiaire de la Jordanie et de l'Egypte, la perception de la TVA, etc... Israël fera appel à la main d'œuvre étrangère de son choix. Quand on veut avoir son Etat, il faut en assumer la responsabilité, toutes les responsabilités.
Ce n'est donc pas ce problème, même s'il est crucial, qui devrait actuellement accaparer toute l'attention de Binyamin Netanyahou.
Nos amis du site MEMRI, grâce à leur admirable vigilance, nous révèlent les déclarations d'un parlementaire libanais, membre du Hezbollah, qui nous fait bénéficier de son analyse.
Walid Sakariya dévoile la stratégie, à moyen terme, pour venir à bout de ce "cancer" qu'est Israël. "Nous effacerons Israël, même si c'est au prix de centaines de milliers de vies humaines", affirme-t-il sur la chaîne satellitaire arabo-britannique ANB.
Il explique que l'Iran est le pays le plus hostile à Israël, mais l'Irak, actuellement encore sous occupation américaine, sert de tampon et retarde la formation du "Croissant chiite", comme le surnomment les pays arabes sunnites. Donc, dès l'évacuation des Américains d'Irak, ce pays deviendra une tête de pont qui permettra à la coalition Iran, Irak, Syrie, Hezbollah et Hamas de se mettre en marche pour anéantir les "Sionistes". Et Sakariya d'expliquer : " "si la Syrie entre seule en guerre contre Israël, elle pourrait récupérer le Golan, mais pas libérer Haïfa et Tel-Aviv. Avec 50.000 missiles, le Hezbollah a la possibilité de détruire quelques cibles sionistes, il peut vaincre Israël, mais pas l'abolir. Mais l'équation changera complètement quand la Syrie, l'Irak et l'Iran entreront simultanément en guerre. Nous a urons alors une supériorité stratégique et une force assez importante, avec une masse populaire dépassant les 100 millions de personnes, pour pulvériser Israël, même si cette guerre nous coûte des centaines de milliers de martyrs. Même si Israël utilisait son arme nucléaire, car, malgré cela, cette guerre mettra fin à son existence".
Voilà donc un joyeux programme en perspective, car les terroristes et les dictateurs ont au moins le mérite d'être francs : ils font toujours ce qu'ils disent. En tout cas, nous sommes prévenus, c'est là qu'Israël joue sa survie, n'en déplaise aux spécialistes et observateurs, qui nous expliquent à longueur de temps, assis tranquillement et à l'abri, dans leurs salons occidentaux, que cela fait bien longtemps qu'Israël n'est plus en danger, que nous sommes paranoïaques et que notre arsenal nucléaire (s'il existe) est une arme de dissuasion redoutable à laquelle personne n'osera se frotter.
Mais les faits commencent déjà à démentir les analyses des "experts" du Hezbollah. Le Croissant chiite commence à sentir le rance, car l'allié syrien a quelques "petits problèmes". Ses tanks, datant de l'époque soviétique, sont juste bons à pilonner les villes syriennes et ses soldats sont des "héros", lorsqu'il s'agit de massacrer les civils.
A nous de faire le nécessaire, comme ce fut le cas, lors de notre glorieux passé, de démontrer par l'intelligence et l'astuce, que l'arithmétique, même si elle fut fondée sur les chiffres arabes, n'aura pas raison d'Israël. Ce parlementaire libanais du Hezbollah sera surpris un jour, lorsqu'il découvrira qu'en éliminant un Iranien, du nom de Mahmoud Ahmadinejad, on neutralise, de facto, 73 millions d'Iraniens. L'arithmétique et la guerre ne font pas bon ménage, heureusement pour nous.
Donc, le Hezbollah ne devrait pas trop compter sur ses amis iraniens et syriens.
Le fantasme du Croissant chiite prenant son café à Tel Aviv ne se réalisera pas. Les Israéliens adorent les croissants et n'en font qu'une bouchée en buvant un café renversé (afoukh) comme le sont et le seront tous les dictateurs du Moyen-Orient.
C'est dans cette optique que les dirigeants d'Israël doivent mettre à jour leurs priorités. Espérons qu'ils n'ont pas besoin de lire mon éditorial pour s'en convaincre.
Jeudi le terrorisme a encore frappé près d'Eilat ! A l'heure ou sont écrites ces lignes, huit personnes sont mortes par la main d'hideux meurtriers. De nombreuses autres ont été blessées. Souhaitons aux familles de ceux qui ont perdu la vie, de trouver rapidement la consolation et aux blessés, une complète guérison.
Nos pensées, vont ce soir, à Guilad Shalit otage français, détenu depuis 1893 jours par le Hamas. Ses parents sont toujours sans nouvelles. Les visites, même celles de la Croix-Rouge, lui sont interdites…
Marc Femsohn
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