Imaginons que la spirale de la contestation qui a déjà emporté plusieurs dirigeants arabes et qui pourrait bien en faire disparaître d'autres, je pense au dictateur syrien, imaginons que la population arabe israélienne (qui s'autoproclame "Palestiniens de 1948") se serait soulevée contre la tyrannie fasciste sioniste de type apartheid.
Imaginons la ville d'Umm al Fahm, fief des Islamistes, complètement paralysée par la contestation, les policiers des frontières souhaitant ramener l'ordre public de l'entité juive, tuant une cinquantaine de manifestants.
Imaginons que le chaos s'étende à Nazareth où les chars israéliens devraient intervenir pour mater dans le sang de plusieurs dizaines de morts, la population se révoltant contre la répression des Israéliens racistes.
Imaginons ces Bédouins du Néguev, souhaitant s'affranchir du joug des barbares à l'étoile de David voleurs de terres, déplorant des centaines de martyrs.
Imaginons Jérusalem secouée par des flots de Musulmans prêts à se sacrifier en s'empalant contre la soldatesque sur le Mont du Temple, le parvis rouge du sang de centaines de Shahids.
Imaginons, et pourtant, nous serions encore bien loin du compte de tous les Arabes assassinés par les dictateurs de la région ces derniers mois.
Et nous n'aurions pas encore utilisé l'aviation de Tsahal pour bombarder Qalansuwa, Taibeh, Tira, Jaljulya, toutes les localités de la Galilée, tous les foyers de cette immense révolution arabe qui libérerait la Palestine occupée, volée depuis 1948.
Ce serait alors le déclenchement du tsunami politique, militaire, médiatique, économique. Les Etats-Unis, avec l'Otan, les Européens, les Russes, le Quartette, l'Onu, la Ligue arabe, la Conférence islamique, tous, absolument tous, se déchaîneraient contre Israël.
Zone d'exclusion aérienne, bombardement de Tel Aviv, de toutes les localités juives, pont aérien pour rapatrier les étrangers vers des régions plus sûres, comme Amman ou Beyrouth, des contingents de tous les pays, surtout les démocraties musulmanes, protègeraient les localités arabes, pardon, palestiniennes de 1948, Jérusalem serait immédiatement mise sous contrôle de l'Onu.
Les dirigeants israéliens, les militaires, seraient traduits en justice comme criminels de guerre. Les représentations d'Israël à l'étranger, en particulier en Europe, seraient incendiées par des hordes de martyrs de salon venant des banlieues, la sécurité des populations juives locales ne pourrait plus être assurée à 100%, on déplorerait de nombreux morts juifs, mais pas innocents, car complices de l'entité sioniste.
Il vaut mieux que je m'arrête...Je n'ose imaginer la suite. Pourtant, est-ce vraiment une fiction cauchemardesque?
Le 30 mars 1976, en Galilée, faisant partie intégrante de l'Etat d'Israël, les arabes israéliens manifestent violemment contre la puissance occupante...en Galilée. Six Palestiniens de 1948 sont tués par les policiers obligés de faire usage de leurs armes pour garantir leur propre sécurité. Depuis, tous les 30 mars, la Journée de la Terre commémore cet événement partout dans le monde.
Le 8 décembre 1987, un camion israélien écrase accidentellement une voiture palestinienne tuant quatre Palestiniens, c'est le début de la première intifada qui se terminera en 1993 par les accords d'Oslo.
La deuxième intifada débute le 28 septembre 2000 prenant pour prétexte la visite d'Ariel Sharon, membre de l'opposition, sur l'Esplanade du Mont du Temple. Après 15 jours de chaos, on compte une centaine de morts côté palestinien et une dizaine côté israélien. Selon le Monde électronique du 30 septembre 2004, soit après exactement 4 ans, le bilan de la deuxième intifada s'élevait à 4 346 morts, dont 3 326 Palestiniens, 948 Israéliens et 72 étrangers.
Et qui pourrait oublier le déferlement politico-médiatique dont Israël été victime et les diffamations dont notre pays est l'objet jusqu'à aujourd'hui?
Le Hamas tire quotidiennement à partir de la bande de Gaza sur des objectifs civils dans le sud d'Israël, une bombinette Qassam par ici, une bombinette obus de mortier par là, les Israéliens courent dans les abris, cela leur fait du bien, dirait le vieillard indigné.
De temps en temps, une bombinette GRAD tombe sur Beershéva ou sur Ashkélon ou Ashdod, un car de ramassage scolaire est touché par une bombinette anti tank, alors Tsahal fronce les sourcils et passe à quelques éliminations ciblées de terroristes, de TERRORISTES. Alors comme d'habitude, à l'étranger, on demande à faire preuve de retenue, on évoque même une zone d'exclusion aérienne pour empêcher Israël de déranger les TERRORISTES dans leur besogne contre les assassins sionistes.
Mais pendant ce temps-là, pas de retenue des Occidentaux contre Kadhafi, c'est normal, il a une sale gueule, lui, un peu comme Saddam Hussein. Mais beaucoup, beaucoup de retenue contre le Syrien Assad, très propre sur lui, qui massacre systématiquement son peuple, avec l'aide de l'Iran, avec l'aide du Hezbollah. Mais c'est peut-être que les Occidentaux auraient peur, peur que cela pourrait exploser chez eux.
La France, elle s'en rappelle bien, et surtout la famille de ce malheureux ambassadeur Louis Delamare assassiné le 4 septembre 1981 par Assad, le père, qui voulait punir Mitterrand de s'être un peu trop intéressé à ses affaires au Liban.
Et vous les entendez les politiciens parler de la Syrie, et les médias sur le dictateur Assad, vous en voyez des manifestations devant les ambassades syriennes? Je tends l'oreille, j'écarquille les yeux : RIEN.
Remarquez, je n'entends rien, je ne vois rien non plus chez les Arabes israéliens, pas de manifestations, rien, pas de sit-in en Galilée, dans le Néguev, à Jérusalem.
A part les députés arabes qui braillent à la Knesset pour soutenir les Palestiniens de 67 alors qu'ils ont été élus pour représenter ceux de 48 et qui se pavanaient, il y a moins d'un an, avec Kadhafi.
Finalement c'est peut-être pas si mal que ça l'apartheid chez les Sionistes.
Lundi soir, le Peuple juif fêtera Pessah, la sortie d'Egypte, la Liberté et le retour sur sa Terre. Souhaitons à tous ces peuples arabes et musulmans qu'ils parviennent à se libérer de la dictature, la vraie, du fascisme, du vrai.
Mais notre liberté à nous, Peuple d'Israël, ne sera totale qu'avec le retour de Guilad Shalit, de Jonathan Pollard et, s'il est encore de ce monde, de Ron Arad.
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