Sainte Colette de Corbie
Réformatrice des Clarisses, morte en 1447. Fête le 6 mars. Patronne de la Picardie
Née le 13 janvier 1381 à Corbie, près d'Amiens, Colette, dont le nom est un diminutif de Nicolette, est marquée par le ciel dès sa naissance. Ses parents avaient en effet beaucoup prié saint Nicolas pour obtenir cette enfant dont la naissance tient du prodige, puisque sa mère était sexagénaire et n'avait pu jusque-là avoir d'enfant. À l'âge de dix-huit ans, Colette perd ses parents et veut embrasser la vie religieuse. Elle entre successivement chez les Béguines, les Bernardines, les Clarisses Urbanistes, mais elle quitte tous ces ordres dont les règles lui semblent trop douces.
Elle devient alors tertiaire de saint François et prononce le voeu de réclusion. Le 17 septembre 1402, en la fête des stigmates de saint François, elle est murée entre deux contreforts de l'église Notre-Dame à Corbie dans une cellule qui ne prend le jour que par une grille donnant sur l'autel. Elle y vit trois ans jusqu'à ce que saint François et sainte Claire lui apparaissent et lui demandent de réformer l'ordre franciscain.
C'est alors l'époque du grand schisme d'Occident et le gouvernement de l'Église est disputé entre trois papes, l'un à Rome, l'autre en Avignon et le dernier à Pise. La France ayant, comme l'Espagne et l'Écosse, fait allégeance au pape d'Avignon, Pedro de Luna, dit Benoît XIII, Colette se rend en Avignon pour faire part au pape de la mission qu'elle a reçue. Benoît XIII, très impressionné par cette religieuse de vingt-cinq ans, lui donne lui-même le voile et la corde et, par plusieurs bulles datées de 1406, 1407, 1408 et 1412, l'établit supérieure générale de tous les couvents qu'elle fonderait ou réformerait.
On la voit alors à Besançon, Auxonne, Gand, Poligny, Amiens, etc. On la traite de visionnaire, de fanatique, de folle. Mais Dieu sème les miracles sous ses pas et Colette réussit à ramener les Clarisses à l'exigence de leur règle primitive en France, en Espagne, en Flandre et en Savoie. Elle fonde dix-sept couvents. Elle aide aussi saint Vincent Ferrier à réparer le schisme papal. Elle meurt à Gand le 6 mars 1447. Son culte se développe surtout après la peste de Gand en 1469.
Ses reliques sont transférées à Poligny (Jura) chez les Clarisses dans un couvent fondé par elle-même. Elle avait fait la promesse d'y revenir. Sa châsse y est toujours précieusement conservée.
Représentations
Les attributs de sainte Colette sont :
* le puits, appelé "Puits de la Samaritaine" en souvenir d'une fin de carême où, après la lecture de cet évangile, le puits se trouva à sec. Elle fit le miracle d'y faire revenir l'eau qui, depuis, n'a jamais manqué.
* la poule, qui rappelle qu'à la fin d'un long carême, alors qu'elle était en prière dans le cloître dans un état de grande faiblesse, une poule vint pondre un oeuf dans les plis de sa jupe. Le Seigneur l'invita à le gober pour lui redonner des forces.
Un exemple d'iconographie de sainte Colette : une bannière contemporaine.
Dicton : À la Sainte-Colette commence à chanter l'alouette !
Bibliographie
[Le livre des bannières, Association pour le XVe centenaire de la France, 1996]
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