« Notre cher fils Gilad »
C’est ici chez nous, à Mitspe Hilla, en Galilée occidentale, que je t’écris cette lettre. Je suis
assis face à tes dernières photos prises l’été dernier et j’entends comme bruit de fond ta voix
brisée et hésitante provenant de la cassette que tu nous as adressée la semaine dernière. C’est
tout ce que nous avons de toi pour le moment, après cette longue année de silence, cette
année qui nous semble interminable pour nous comme pour toi, j’en suis sûr.
Tu dois certainement bien te douter que maman et papa, ta soeur Hadas, ton frère Yoel et les
autres membres de la famille qui t’aiment tellement sont terriblement anxieux. Après une si
longue absence, tu nous manques tant. Tu n’imagines pas à quel point nous sommes inquiets
pour toi et à quel point tu nous manques !
Je suis certain que tu sais le calvaire que nous vivons, toute la famille souffre pendant cette
longue année et je suis persuadé que tu sais que nous faisons tout notre possible pour te
ramener à la maison. De nombreuses personnes en Israël, en Egypte, en France et dans le
monde entier ne cessent d’oeuvrer pour ta libération contre celle des autres prisonniers
palestiniens qui veulent également rejoindre leurs familles. Nous ne cesserons pas tant que
nous n’aurons pas la joie de te serrer dans nos bras ici chez nous à la maison. Je tiens à ce
que tu saches que l’Etat d’Israël s’est engagé pour ta libération et est disposé à libérer des
centaines de prisonniers palestiniens pour que tu reviennes sain et sauf à la maison.
Il nous est très pénible de n’avoir aucune nouvelle, de ne pas savoir comment tu te sens, quel
est ton état de santé. Quelle est la gravité de ta blessure, comment tu traverses cette période
difficile et de quelle manière tu es traité par les organisations qui te détiennent.
Ces organisations déclarent que tu es un prisonnier de guerre, mais à mon grand regret elles
n’appliquent pas les conventions des droits que l’on accorde aux prisonniers de guerre selon
les lois internationales et selon la religion islamique. Cette religion qui ordonne de se
conduire avec les prisonniers de guerre d’une manière digne et humaine en leur octroyant
tous les droits auxquels ils ont droit et en pourvoyant à leurs besoins. Les droits que l’Etat
d’Israël accorde dans leur totalité à tout prisonnier palestinien quelle que soit la raison de
son arrestation.
Malgré ton très jeune âge, sois fort cher Gilad et tiens bon. Je sais que c’est une période
éprouvante, mais ne craque pas, ne fléchis pas jusqu’à ta libération. Nous ferons tout ce qui
est en notre pouvoir pour que cette libération soit très proche. Nous espérons qu’en fin de
compte les organisations seront assez charitables pour te transmettre sans délai cette lettre
qui vient de tes parents. Comme tous les prisonniers palestiniens détenus en Israël qui ont la
joie et la consolation de recevoir et d’envoyer des lettres à leurs parents et à leurs frères.
Mon cher Gilad, que nous soyons bientôt réunis à la maison. Nous t’embrassons et nous
t’aimons.
Maman et Papa
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