La rumeur va bon train dans les rues israéliennes. On ne parle plus que de ce sentiment d’espoir de revoir bientôt le jeune soldat rentrer au pays. Tout le monde connaît le visage de Guilad Shalit ici, son image est familière… En trois ans de captivité ses ravisseurs n'ont fait que parsemer quelques modestes preuves de vie telles qu’une lettre, une cassette audio et dernièrement une vidéo de quelques minutes. Personne n’a pu rendre visite au jeune détenu et les tentatives de récupérer le soldat par la force se sont révélées infructueuses… Le gouvernement a donc décidé de négocier sa libération, car avec le Hamas et les organisations terroristes, tout se négocie.
Depuis la création d'Israël, ses ennemis savent que les autorités sont prêtes à payer le prix fort pour récupérer ceux qui sont tombés, morts ou vivants. Dans ce jeu, Guilad Shalit représente une prise hors normes, un otage qui vaut très cher… Il représente un échange de nombreux prisonniers.
C’est le Hamas qui a annoncé lundi 23 novembre des progrès dans les pourparlers pour la libération du soldat Guilad Shalit. Le ministre du Commerce et de l'Industrie, Benyamin Ben Eliezer, a également affirmé à la radio de l'armée israélienne, "je crois que nous sommes très proches d'un accord d'échange". "Le prix à payer sera très élevé, mais je pense que le gouvernement l'approuvera. Cet accord prouvera à toutes les mères d'Israël que nous ne sommes pas prêts à abandonner un seul de nos soldats", a-t-il poursuivi.
De son côté, Benyamin Netanyahou tente de calmer les attentes de son pays. Son bureau a d’ailleurs publié un communiqué lundi, selon lequel les informations issues de l'étranger sont délibérément mensongères et ne sont pas basées sur des éléments concrets. "Tout accord avec le Hamas devra être approuvé par le gouvernement et débattu à la Knesset", a-t-il martelé.
Benyamin Netanyahou a déclaré devant les parlementaires du Likoud qu'il était "confronté à un énorme dilemme" : "D'un côté, je veux sauver une vie et de l'autre, je dois éviter de nouveaux enlèvements par les terroristes". Au cours de la conférence hebdomadaire à la Knesset, Netanyahou aurait même souligné : "il n'y a toujours pas d'accord et je ne sais pas s'il y en aura un".
Pourtant, la frénésie médiatique affabule sur une libération prochaine. Israël serait sur le point d'échanger Guilad Shalit contre quelque 1 400 prisonniers palestiniens et certains médias affirment également que le Hamas aurait fait une concession en acceptant que certains détenus partent en exil plutôt que revenir à Gaza ou en Judée-Samarie.
Un législateur du Hamas à Gaza s’est également permis d’affirmer vendredi dernier que le soldat serait libéré après la fête musulmane d'Id Al-Adha. Quant à Ahmad Bahr, un haut ponte du Hamas, il insinue pour sa part qu'une décision est imminente.
Officiellement, les deux parties ont rejeté les spéculations des médias. En effet, Israël refuse toujours d'accorder la liberté à des palestiniens emprisonnés pour des attentats. Si le gouvernement semble prêt à faire des concessions pour libérer le jeune soldat, il redoute le changement de l'opinion publique sur un accord trop favorable au Hamas. "S'il doit y avoir un échange, nous ne nous passerons pas d'un débat public. Nous ne prendrons pas cela comme un fait accompli. Nous permettrons aux ministres du gouvernement, et au public en général, de débattre de la question", a déclaré le Premier ministre israélien.
De son côté, le Hamas accuse Israël d'alimenter les rumeurs pour accentuer la pression de l'opinion publique palestinienne et accélérer la conclusion d'un accord. "Nous, le Hamas, poursuivons nos efforts, via les parties impliquées dans l'échange, pour surmonter les obstacles placés par l'ennemi israélien", a déclaré le mouvement palestinien dans un communiqué transmis de Gaza.
Le père du jeune homme, Noam Shalit préfère garder son calme pour l’instant et ne pas se donner de faux espoirs. Il affirme que "ce n'est pas le moment de parler", "je serai rassuré quand notre fils sera à nos côtés, pas avant". |
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