Avec Jérusalem pour histoire
Avec force et détermination, le Premier ministre israélien a rejeté les injonctions de la Maison Blanche sur l’arrêt des constructions à Jérusalem Est. Rappelant l’indiscutable souveraineté d’Israël sur Jérusalem, Benyamin Netanyahou a montré son profond désaccord avec le Président Obama. Jérusalem n’est pas une ’’colonie’’, Jérusalem n’est pas non plus divisible. Des familles arabes résident à l’Ouest, pourquoi des familles juives ne pourraient-elles résider à Jérusalem Est ?
Malgré un refus catégorique exprimé par Benyamin Netanyahou, cette semaine, les pressions internationales n’ont pas cessé en faveur de l’arrêt d’un projet immobilier à Sheikh Jarrah, un quartier de Jérusalem Est.
Le gel des implantations israéliennes que prône Obama concerne aussi Jérusalem, qu’il inscrit désormais à l’ordre du jour de la paix israélo-palestinienne. Bernard Kouchner a repris le flambeau américain, convoquant l’ambassadeur d’Israël à Paris, Daniel Shek, pour le sommer de cesser les constructions immobilières dans les implantations. L’Union européenne et la Russie ont rejoint ceux qui réclament ’’l’arrêt immédiat de la colonisation’’.
Au risque de véhiculer l’image d’un conservateur têtu, Benyamin Netanyahou et sa majorité ne peuvent accepter en bloc une « pax americana » qui diviserait Jérusalem ou entraverait l’accès aux lieux saints. Si des compromis sont possibles dans les régions de Judée et Samarie, l’unité de Jérusalem est un principe acquis pour l’ensemble des Israéliens. Et, à Tel Aviv comme à Beitar, Jérusalem est la capitale éternelle de l’Etat d’Israël.
Au-delà de l’image de son Premier ministre, le gouvernement israélien risque d’être tenu pour responsable de l’échec des négociations, même si, avant qu’elles ne commencent, le Fatah a rappelé jeudi 23 juillet qu’il ne reconnaîtrait pas Israël… Déjà en 1995, Yasser Arafat avait refusé la proposition d’Ehoud Barack, alors Premier ministre, de partager Jérusalem… Inoubliable camouflet politique.
Avec Jérusalem pour histoire, Israël ne parvient toujours pas à faire reconnaître par la communauté des Nations que sa capitale ne se trouve pas à Tel Aviv. Au nom de la rhétorique diplomatique, certains fondamentaux passent à la trappe.
Au cours de son histoire, Jérusalem a connu treize périodes différentes, correspondant aux treize conquêtes qu’elle a subies. Babyloniens, perses, grecs, hasmonéens, byzantins, arabes, croisés, ottomans, britanniques… ont tour à tour conquis Jérusalem par passion ou goût de la domination, massacrant et déportant, détruisant par deux fois le Temple de Jérusalem où les Juifs puisaient leur foi et leur unité.
Les Juifs ont perdu leur pays pendant des siècles. Au plan politique seulement. Ils ne l’ont jamais abandonné physiquement et ils n’ont jamais cessé de revendiquer qu’Israël était leur nation, Jérusalem sa capitale.
Au cinquième siècle, les Juifs de Galilée déclarèrent la ’’fin de l’exil de notre peuple’’, après que l’impératrice Eudecia leur accorda l’autorisation de prier sur les vestiges du Temple. Au sixième siècle, on dénombrait plus de quarante communautés, installées sur l’ensemble du territoire. En 614, les Juifs vainquirent les armées byzantines à Jérusalem, et gouvernèrent la ville pendant cinq ans…
Avec Jérusalem pour histoire, les Juifs accueillirent favorablement les conquêtes arabes, pourvu qu’elles mettent fin à la domination des Croisés. Saladin autorisera la construction des synagogues détruites.
Cité du monothéisme, cité de la paix, l’archéologie de Jérusalem montre les civilisations qui se superposent et les cultures qui s’emboitent. Cité cosmopolite et ouverte, Jérusalem n’est pas pour autant une ’’ville internationale’’.
En 1980, une loi fondamentale votée à la Knesset fait de Jérusalem la capitale éternelle et indivisible de l’Etat juif.
En 1995, le Congrès américain fit passer une loi établissant que Jérusalem devrait être reconnue comme capitale de l’Etat d’Israël. Selon le même texte, l’ambassade américaine devait être déplacée à Jérusalem, avant le 31mai 1999…
Ce soir, nous pensons à Guilad Shalit. Soldat de Tsahal et citoyen français, il est l’otage du Hamas depuis trois ans, quatre semaines, et deux jours.
A la semaine prochaine,
Guy Senbel.
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