SURVIVANTS DE LA SHOA : INCROYABLE HISTOIRE D’AMOUR ET DE FRATERNITE
Rabbi Shlomo Carlebach était une personne exceptionnelle, considéré comme le « Rabbin des juifs Hippies » dans les années 60, il traversait le globe plusieurs fois par année pour donner des concerts, raconter des histoires, réconforter et aider tous ceux qu’il pouvait.
Durant l’un de ses vols pour l’Amérique, Rav Carlebach est servi par Kathy une hôtesse très sympathique qui a l’air typiquement américaine. Une grande surprise attend le Rav Carlebach quand il découvre que pendant sa pause Kathy est en train de lire des psaumes dans un coin de l’avion. Doté d’une nature très ouverte, Rav Carlebach engage la conversation. Kathy explique que ses parents ne sont pas juifs, mais qu’elle a toujours été très attirée par le judaïsme. A tel point que récemment elle s’est convertie. Rav Carlebach est impressionné et après leur conversation retourne à son siège. Plus tard Kathy, un peu gênée, retourne vers Rav Carlebach et lui demande, « Dites-moi, vous qui êtes rabbin, peut-être que vous pourrez m’aider ? ». Rav Carlebach acquiesce avec un sourire. « En fait, je suis tombée amoureuse d’un jeune homme juif. Nous souhaitons nous marier mais ses parents, bien que pas religieux, sont totalement opposés à ce que leur fils épouse une convertie… Nous nous aimons très fort, mais mon fiancé est tiraillé entre le véto de ses parents et son amour pour moi… Pouvez-vous faire quelque chose ?? ».
Rav Carlebach rassure la jeune femme en lui promettant de faire ce qu’il peut, dès son arrivée à New-York. Arrivé dans son hôtel, Rav Carlebach appelle le père du jeune homme afin de tenter l’impossible. C’est effectivement un homme froid et réservé qui lui répond. Après une brève conversation, l’homme se met en colère, « écoutez, je suis un survivant de la Shoa et à cause de ce qui est arrivé au peuple juif, je suis devenu complètement irréligieux, mais quand même, si mon fils épouse une non-juive ou une convertie, je vais le tuer ! »… Le dialogue est impossible… Rav Carlebach téléphone à Kathy pour lui annoncer le malheureux échec.
C’est en fait le père de Kathy qui répond. Lui aussi se met en colère en apprenant qu’il s’immisce dans cette délicate affaire. Plutôt que de répondre de manière agressive, Rav Carlebach rétorque avec empathie, gentillesse et patience. L’homme se calme et finalement les deux sont engagés dans une discussion constructive et animée. Au bout d’un moment le père de Cathy lâche « je vais d’ailleurs vous confier un secret, que personne ne connaît, même pas mes enfants : ma femme et moi-même sommes juifs… nous sommes des survivants de la Shoa et après tout ce qui est arrivé, nous avons décidé de nous séparer entièrement des juifs et prétendons être chrétiens… »
Rav Carlebach est sous le choc, « mais alors si vous êtes juifs, votre fille aussi ! Elle n’avait donc aucune raison de se convertir, et il n’y a plus d’obstacle à son mariage ! ».
Le père de Kathy accepte de révéler le secret à sa fille puis, dans un état d’effervescence, des téléphones frénétiques sont échangés entre Kathy et son fiancé et entre les parents respectifs pendant les heures qui suivent.
Rav Carlebach, insiste pour que les familles se rencontrent dès le lendemain à son hôtel.
Le lendemain les parents de Kathy et leur fille attendent dans le lobby avec Rav Carlebach. Quelques minutes plus tard le jeune homme arrive avec ses parents. Les deux pères se voient et se dévisagent en silence. Tout d’un coup l’un crie « Yankel », et l’autre répond « Hershel » puis les deux hommes se jettent dans les bras de l’autre en pleurant, en criant « mais je pensais que tu étais mort ! Mais ou étais-tu ?! … ». Personne autour d’eux ne comprend… Puis ils expliquent « Mais oui, Yankel était mon meilleur ami avec la guerre, nous étudions à la Yeshiva ensemble… La guerre nous a séparés, chacun pensait que l’autre était mort… ». Personne ne s’attendait à cela. Inutile de dire que le mariage fut arrangé sans problème et que la cérémonie était emprunte de beaucoup d’amour et d’émotion. D’ailleurs s’est rappelé Hershel « nous étions tellement proche à l’époque que nous nous sommes promis que lorsque nous aurons des enfants, nous allons les marier ensemble, comme ça nos deux familles seraient soudées entre elles pour toujours»…
Réflexions : Et si le Rav Carlebach n’avait pas pris cet avion ? Et si Kathy était sur un autre vol ce jour là ? Et si ce n’était pas son père qui avait répondu au téléphone ? En hébreu le mot « hasard » se dit « mikrè ». Les lettres de ce mot en hébreu peuvent aussi se lire « Rak Mi H.ashem » = « tout est de Dieu ». Les rencontres et le hasard, ne sont pas le fruit du hasard…
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