Je m'adresse au Président de l'ADELMAD: Monsieur Eric Raoult ainsi qu'à tous les Maires d'Ile de France: Messieurs et Mesdames, qu'attendez-vous pour faire lire cette letttre de la mère de votre compatriote, dans vos écoles et dans vos villes comme la fameuse lettre de Guy Moquet ??? Assez de paroles ! Nous voulons enfin des actes concrèts ! N'ayez pas peur ! Guilad est votre, notre compatriote ! Arrêtez de penser à vos futures échéances électorales !
Jean-Pierre Renard
LA LETTRE D'AVIVA SHALIT À SON FILS !!!
La première vie que j'ai créée, création de mon corps, mon âme et de mon amour. J'ai entendu sa voix pendant ces 20 dernières années, depuis le moment où il est venu au monde, jusqu'à son dernier coup de téléphone.
- " Maman, je reviens à la maison, tu m'entends?"
- "Je t'entends mon fils, parfaitement, comme tes premiers pleurs."
J'entends encore tes pleurs de bébé qui m'empêchaient de dormir pendant les nuits. Je m'allongeais près de toi et te consolais lorsque tu as eu tes premières infections, j'avais peur... peur de quoi ? d'une simple grippe !
Je t'ai accompagné pour la première fois à l'école maternelle et tu m'as fait promettre de revenir te chercher. Je suis venue et depuis tant d'années, je n'ai jamais rompu mon serment.
J'ai accroché tes dessins sur le réfrigérateur et sur les murs de la cuisine, juste pour que tu saches que tu es chez toi, qu'ici est ta maison entre les dessins et les vieux souvenirs.
Tu as vite grandi sous mes yeux veillissants et fatigués. A ta Bar Mitzva, je me suis rendue compte à quel point tu avais mûri... J'etais la maman la plus fière du monde...
- " C'est mon fils, ai-je pensé, c'est mon fils "
Et quand tu as commencé à sortir le soir avec tes amis, c'est une partie de moi qui sortait avec toi, je t'enlaçais et te mettais en garde
- " Ne t'inquiète pas, maman, je suis un grand garçon "
Je me levais la nuit, je vérifiais l'heure et je me demandais où tu pouvais être, attendant avec impatience que tu rentres sain et sauf. Et seulement quand je t'entendais t'écrouler sur ton lit, que je te savais à la maison que je pouvais enfin m'endormir sereinement.
Quand tu as eu ton permis de conduire et que tu prenais la voiture, je priais pour que tu ne fasses pas d'accident, que tu ne prennes pas le volant quand il ne le fallait pas... Mais tu ne m'as pas déçue, tu rentrais à la maison, sain, sauf et heureux.
J'étais heureuse de voir que tu ne manquais de rien même si c'était au prix de nuits sans sommeil et de terribles inquiétudes.
Mon cœur a palpité plus fort encore quand tu est allé au service d'incorporation à l'âge de tes 17 ans et que tu es revenu avec fierté d'avoir eu un haut profil de soldat. Ce soir là, je n'ai pas dormi, je demandais uniquement que tu ne sois pas incorporé aux forces combattantes, que tu n'ailles pas dans des endroits dangeureux... Mais tu ne m'a pas écouté.
Tu voulais défendre ton pays. Mais ce n'est pas ton pays qui t'a grandi, c'est moi qui t'ai grandi. Moi, ta mère.
Et du jour où tu as fermé la porte derrière toi pour aller à la base militaire, encore tout ému, moi je comptais les jours en attente de ton retour.
Chaque Shabbat pour lequel tu rentrais, je priais D..., je me suis juré d'aller à la synagogue, de faire des dons pour remercier D... que tu sois revenu
et que je te lave ton linge et que je te prépare à manger.
Le jour où j'ai entendu qu'on cognait à la porte, j'ai ressenti que quelque chose n'allait pas... J'ai ouvert la porte en priant de ne pas voir ceux que j'ai vu. Deux personnes en uniforme, un infirmier et ton sergent qui m'a serré fortement la main. Je n'avais pas besoin d'écouter ce qu'il disait. Mes larmes ont empli mes yeux, ma gorge s'est serrée. J'ai compris... On montrait ta photo aux informations télévisées.
Je me suis assise et je pleurais. Je suis allée à la synagogue et j'ai prié. Je continue à prier même en plein sommeil, pour que tu reviennes.
C'est mon fils, Mon fils qui a été kidnappé à Gaza
Mon fils à moi, qui peut être ne reviendra pas.
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