M. Sarkozy avait demandé à son homologue syrien de se servir de ses contacts avec le Hamas pour faire suivre la lettre à Guilad Shalit. La France aurait demandé par téléphone à Bachar al-Assad la semaine dernière d’encourager le Hamas à le libérer.
Des diplomates ont fait savoir depuis Damas que la libération de Guilad Shalit était un des objets de la visite du président français en Syrie plus tôt ce mois-ci pendant l’offensive israélienne à Gaza.
« M. Shalit est un soldat israélien, mais aussi un ressortissant français. Nous insistons beaucoup sur ce point parce qu’il est de notre devoir de défendre nos citoyens » a déclaré le sénateur Philippe Marini, envoyé dans la région auparavant par M. Sarkozy pour une mission d’investigation.
Il ne s'est pas avancé en revanche sur les éventuelles pressions syriennes exercées sur le mouvement terroriste palestinien pour la libération de Guilad Shalit. La Syrie héberge en effet le leader politique du Hamas en exil, Khaled Mechaal.
M. Marini, qui a des contacts solides en Syrie, a insinué que la libération de Guilad était conditionnée par un renforcement du cessez-le-feu entre le Hamas et Israël, ainsi que par la levée du blocus sur la bande de Gaza.
Le Hamas a maintes fois répété que le blocus israélien était l’une des raisons qui l’ont poussé à ne pas renouveler la trêve en décembre. « Toutes les parties doivent comprendre que sa libération est très importante pour faire progresser les discussions sur le maintien du cessez-le-feu et sur d’autres sujets » a ajouté M. Marini après un entretien avec le président syrien.
Pour Israël, la poursuite du blocus sur la bande de Gaza et les restrictions imposées aux points de passage sont des moyens de pression sur le Hamas qui permettraient d’obtenir la libération du soldat franco-israélien.
L’Egypte s’était proposée pour une médiation entre Israël et le Hamas à propos d’un échange de prisonniers. Toutefois, Israël n’était pas prêt à payer le prix de la libération de 500 terroristes contre Guilad Shalit.
La liste de prisonniers fournie par le Hamas inclut Ahmed Saadat, leader du Front Populaire de Libération de la Palestine, ainsi que le leader palestinien Marwan Barghouthi, emprisonné pour avoir orchestré un certain nombre d’attentats en Israël durant la seconde Intifada.
Pour le Hamas, l’échange de prisonniers est le seul moyen politique d’obtenir la libération du soldat de Tsahal enlevé, sa libération n’étant pas liée à l’ouverture des points de passage. Israël en avait fait l’offre, le Hamas l’a refusée lundi 26 janvier.
Fawzi Barhoum, un porte-parole du Hamas, a indiqué que son organisation n’accepterait en aucune circonstance que le sort de Guilad Shalit soit lié à la levée du blocus, qui n’est pour lui qu’un préalable à l’ouverture de pourparlers.
« En fin de compte, la responsabilité du retour de Guilad est dans les mains du gouvernement israélien. Nous attendons qu’une solution pour sa libération soit trouvée avant la fin du mandat de l’actuel gouvernement » a déclaré mardi 27 janvier le général de brigade de réserve Hezi Meshita, qui dirige une organisation de citoyens menant une campagne publique pour la libération de Guilad Shalit.
« Nous espérons que le président français ramènera des nouvelles encourageantes. Nous le remercions pour ses efforts destinés à amener la libération de Guilad » a ajouté M. Meshita.
De son côté, Noam Shalit préfère rester confiant et lucide : « Oui, nous sommes confiants mais je préfère ne pas révéler ce que nous nous sommes dits avec le président Sarkozy. Il m’a promis qu’il ferait tout ce qui est en son pouvoir pour libérer mon fils, et j’espère qu’il y aura des résultats probants ».
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