En réponse à la poursuite des tris de roquettes contre Israël durant la journée de samedi 6 décembre, le ministre de la Défense Ehoud Barak a décidé de maintenir fermés les points de passage entre le territoire israélien et celui de la Bande de Gaza.
Durant le week-end, plusieurs roquettes et mortiers ont atteint le sud d’Israël et des terrains dans la région d’Ashkelon, une des grandes villes du pays.
Selon les secouristes israéliens, les obus se sont abattus dans une zone industrielle de la municipalité. Ces attaques terroristes n’ont toutefois fait aucune victime grâce au système d’alerte anti-missile qui a retenti dans les rues à peine 5 minutes après le lancement de l’engin, permettant ainsi aux habitants d’aller se réfugier dans des abris sécurisés.
Le jour d’avant, neuf roquettes Qassam avaient déjà été tirées contre Israël depuis la Bande de Gaza contrôlée par les islamistes du Hamas. Cette fois encore, aucun habitant n’avait été touché.
Ces tirs ont été revendiqués par la branche armée du Fatah (parti politique du président Mahmoud Abbas, pourtant engagé dans un processus diplomatique avec Jérusalem). Dans un communiqué, le mouvement terroriste a affirmé que ces obus étaient une «réponses aux actes de barbaries commis par les citoyens juifs de Judée-Samarie ».
Au total, c'est une vingtaine de roquettes qui ont touché Israël en un peu plus de 48 heures. Sans compter les 7 engins qui se sont abbatus sur la région pour la seule matinée de ce dimanche 7 décembre.
Face à la dégradation de la situation, Alon Shuster, le président du Conseil Régional du Shaar HaNegev, a appelé le gouvernement à « renégocier le budget afin de lever les fonds nécessaires à la fortification des bâtiments exposés aux tirs ».
Le maire sortant de la ville d’Ashkelon a pour sa part estimé que la trêve, en vigueur dans le Bande de Gaza depuis le mois de juin et censée rester en vigueur encore 12 jours, était « morte ». « Nous avons vu de quoi est capable le ministre de la Défense lorsqu’il est souhaite montrer sa détermination. Il n’a pas hésité à le faire en manipulant à des fins politiques l’affaire de la maison d’Hébron. J’aimerais le voir agir avec autant de détermination contre les tirs de roquettes. Le gouvernement doit réaliser que la trêve n’existe plus ! ».
Même écho chez Yair Farjoun, responsable du Conseil Régional des plages d’Ashkelon. « Depuis plusieurs jours, des Qassams et mortiers sont tirés en notre direction. Ce qui n’était que des évènements isolés est devenu un quotidien invivable et nous ne voyons personne réagir. Cela ne peut pas continuer ainsi, le gouvernement se doit de réagir » a-t-il dit.
A quelques semaines des élections législatives, les réactions des différents partis politiques n’ont pas tardé. Tsipi Livni, ministre des Affaires étrangères et chef du parti Kadima a ainsi affirmé qu’Israël devait « répondre par la force armée contre les tirs de la Bande de Gaza ».
Selon elle, les conditions dans lesquelles la trêve a été signée n’ont plus court et le gouvernement doit donc réfléchir à l’opportunité de son maintien. Et de lancer en direction de E.Barak : « celui qui est responsable de la sécurité doit agir ».
Pour le ministre Haim Ramon, « la trêve a échoué dans tous ses objectifs, à savoir la libération de Guilad Shalit (soldat franco-israélien kidnappé par le Hamas en Israël en juin 2006) et l’accalmie dans le sud du pays ».
« Les missiles tirés ce week-end nous mettent face à une intolérable réalité et nous devons mettre fin dès maintenant à notre retenue » a-t-il ajouté en précisant qu’Israël devait également réfléchir aux moyens de faire tomber le ‘gouvernement’ du Hamas à Gaza, affirmant que dans la situation actuelle, « Jérusalem devrait se sentir les mains libres pour agir ».
Par ailleurs, il n’a pas hésité à s’en prendre au ministre de la Défense Ehoud Barak et chef du parti travailliste. « Les objectifs de la trêve présentés par Barak ont tous échoué. Il doit l’admettre, sa vision de la trêve a lamentablement échoué. La situation n’est pas acceptable, le gouvernement doit d’urgence se réunir et prendre la décision d’en finir avec le Hamas ».
Le principal intéressé a répondu en affirmant qu’il ne fuira pas ses responsabilités sur une éventuelle opération à Gaza. Il a par ailleurs appelé à ne pas prendre de décision « intempestive » en cette « période pré-électorale brûlante ».
Pour le Likoud, en tête des sondages et principal parti d’opposition, la poursuite des tirs de roquettes est « l’expression de l’incapacité de Livni et de Kadima à diriger Israël. Le pays doit prendre en main sa sécurité et restaurer ses capacités de défense ».
Pendant que le débat politique fait rage, l’armée tentait de réagir sur le terrain. Durant le week-end, un Palestinien qui tentait de déposer un explosif contre la barrière de sécurité a été tué mais Tsahal a affirmé ne pas être à l’origine de son décès.
L’armée de l’air a procédé pour sa part au bombardement de rampes de lancement de roquettes Qassams dans le nord de la Bande de Gaza. Des sources palestiniennes ont confirmé la destruction de ces infrastructures mais ont affirmé que les terroristes sont parvenus à s’enfuir à temps.
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