PARACHAT BEHA’ALOTEKHA
La course infinie
Le départ des enfants d’Israël de la montagne du Sinaï est décrit ainsi : « Ils voyagèrent depuis la montagne de D… le chemin de trois jours. L’arche d’alliance de D… voyageait devant eux le chemin de trois jours… » (Nb 10, 33).
Pour expliquer l’expression « Ils voyagèrent depuis la montagne de D… le chemin de trois jours », Rachi écrit que les enfants d’Israël ont parcouru en un jour « le chemin de trois jours » car D… tenait à les faire entrer en Israël le plus rapidement possible.
Concernant ce verset, le Chem miChemouël (Behaalotekha 5670) propose un commentaire lumineux : jusqu’ à présent, l’arche sainte résidait au milieu du campement d’Israël. Le peuple entourait l’arche et appréhendait une certaine perception du divin. Puis, après l’inauguration du Sanctuaire, l’arche sainte marchait devant le peuple, à l’extérieur du camp comme pour signifier qu’Israël ne pouvait plus percevoir D…
Quand un père apprend à marcher à son fils, il le tient puis s’éloigne afin que l’enfant se tienne et marche tout seul. Il s’éloigne pour rendre autonome son enfant. Ce processus d’apprentissage s’est appliqué ici au niveau spirituel.
La présence divine accompagnait Israël depuis la sortie d’Egypte. Elle se manifesta avec encore plus d’intensité lors du don de la Torah et de l’inauguration du Sanctuaire. A cette époque, les enfants d’Israël n’étaient confrontés à aucun problème matériel et vivaient dans la spiritualité la plus éthérée. Mais l’intention de la création était que l’homme serve D… dans la matérialité, avec la matérialité. C’est pourquoi le projet initial de D… était qu’après avoir reçu la Torah, les enfants d’Israël entrent directement en terre d’Israël pour y semer, labourer, moissonner… et rester fidèle à la loi divine. Pour cette raison, avant que le peuple ne pénètre en Israël, D… fit comme le père qui enseigne à marcher, à son fils : Il S’est éloigné afin que du milieu de la matière, les enfants d’Israël s’approchent eux de D… Cet éloignement de la présence divine était représenté par l’arche qui marchait non plus au milieu mais devant le camp. C’est le peuple qui devait la rattrapée.
On peut ajouter à ce développement l’idée suivante : selon le texte biblique, l’arche avait trois jours d’avance. Bien sûr, ces trois jours sont à mettre en rapport avec les trois jours dont il est question dans le verset, les trois jours de chemin que le peuple a parcouru en une seule journée. A cette occasion, les enfants d’Israël ont compris qu’ils étaient parfaitement capables de se dépasser, de pulvériser le chronomètre, de maîtriser le temps. Ils en été capable quand il s’est agi d’entrer en terre promise. A présent, ils doivent renouveler l’exploit. Courir après D… n’est pas aisée mais c’est possible. La distance peut disparaître en un jour.
Pour le peuple juif, ce genre de course est le seul qui importe de gagner. A se rappeler à quelques semaines de l’ouverture des jeux olympiques…
Rabbin Jacky MILEWSKI
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