Domenech refait le match
Quelques heures seulement après le lourd revers concédé face au Pays-Bas, Raymond Domenech est revenu livrer son point de vue sur cette rencontre. Après avoir visionné plusieurs fois le match, le sélectionneur national confirme qu'il a vu de "bonnes séquences de jeu, des moments forts, une emprise sur le jeu" que la maladresse, l'arbitre et Van der Sar ont annihilés.Domenech a expliqué ses choix et souhaite que l'équipe aille de l'avant. (Reuters)
Raymond Domenech n'avait pas prévu de revenir si vite devant la presse. La situation exceptionnelle des Bleus dans ce groupe C de l'Euro et sa volonté d'affirmer son point de vue l'ont poussé à se prêter à un nouveau jeu des questions-réponses avec les journalistes. Loin de la lecture directe d'un revers, 4 buts à 1, record puisque ce n'était plus arrivé à l'équipe de France depuis presque 26 ans (le 31 août 1982, au Parc des Princes, les Tricolores avaient été battus par la Pologne, 4-0, ndlr), il a tenu à apporter sa vision du match. "Quand on perd 4-1, dire que cela a été parfait serait stupide", explique-t-il en préambule. Forcément questionné sur la qualité de sa défense, sur son choix de lancer Gomis en seconde période plutôt que Anelka ou Benzema, Domenech a expliqué avoir revu le match à plusieurs reprises et avoir noté: "de bonnes séquences, des moments forts, des occasions et une emprise sur le jeu. On a pris des buts sur des fautes d'inattention, le symbole étant sur le corner (le premier but), le buteur (Kuyt) n'a même pas besoin de sauter pour marquer. Et sur le troisième, on est encore en train de se féliciter.""
Domenech: "Acheter des lunettes à l'arbitre"
Certes, l'équipe de France s'est procuré des occasions, mais il y a tout de même eu une faillite défensive. Comme si à trop vouloir aller de l'avant, elle en a perdu son équilibre défensif. Avec l'ironie qu'on lui connaît, Domenech répond: "On aurait pu ne pas faire d'erreur, être réaliste et acheter des lunettes à l'arbitre." Un thème qu'il a repris plusieurs fois sous différentes formes: "On a fait ce qu'il fallait mais la maladresse, le talent du gardien et l'arbitre, c'est un ensemble."
Il reste que le réalisme est un souci récurrent. "On a du mal à enfoncer le clou quand on est bien", concède d'ailleurs Domenech. Les Bleus ont eu beaucoup d'occasions de marquer, de revenir, de faire douter vraiment les Pays-Bas. Ils n'y sont pas parvenus. Se cacher derrière le réalisme de l'adversaire serait une erreur. Les hommes de Marco Van Basten avaient déjà réalisé le même festival offensif contre l'Italie. Ce n'est pas uniquement le réalisme mais également le talent des attaquants néerlandais qui leur ont permis de prendre le large.
Domenech assume ses choix
Van Basten n'a pas hésité à remplacer Engelaar par Robben à la reprise alors que le score n'était que de 1-0. "Derrière on a eu 20 bonnes minutes avec 4 ou 5 occasions et le penalty non sifflé", répond un Domenech également critiqué pour avoir lancé Gomis plutôt que Anelka ou Benzema. Le sélectionneur national ne se défile pas et justifie son choix en expliquant sa volonté d'avoir "un attaquant de pointe pour fixer les deux défenseurs, les bloquer dans leur camp et presser haut."
Un choix qu'il assume mais qui n'a guère porté ses fruits, le Stéphanois paraissant léger face aux rudes défenseurs bataves. "Les événements font penser qu'on aurait pu faire autre chose mais rien ne dit que cela aurait changé la face du monde", ajoute-t-il. Après un jour de repos pour tous ceux qui ont subi cette grosse défaite, les Bleus vont devoir se tourner vers un France-Italie décisif. De leur côté, Van Nistelrooy et compagnie assuraient après le match qu'ils joueraient le coup à fond face à la Roumanie: "Ce n'est pas dans notre mentalité d'entrer sur le terrain sans vouloir gagner, d'autant moins avec 15 000 de nos supporters dans le stade et 20 000 dehors ! Quand on porte le maillot de la sélection, c'est pour gagner." Un propos repris par Van Bronckhorst et Robben notamment. On a également vu Evra et Van der Sar discuter de longues minutes au fond de la zone mixte. Les deux Mancuniens ont parlé du match et de la suite de la compétition.
Quoiqu'il en soit, les Bleus jurent qu'ils vont donner le maximum contre l'Italie afin de ne pas avoir de regrets et de donner une autre image de l'équipe de France. "C'est un match exceptionnel", avance Domenech. Ce sera surtout celui de la dernière chance.
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