Adieu Commissaire Moulin !
Yves Rénier sera de retour sur TF1 jeudi 5 juin à 20:50 dans une nouvelle et dernière enquête inédite du « Commissaire Moulin » intitulée « La dernière affaire ».
L'histoire : Guyomard part en retraite. Ses camarades lui préparent une petite fête surprise. Pendant que le champagne coule à flots, les pompiers découvrent un cadavre dans la Seine et appellent la Crim'. L'équipe de Moulin se rend sur la scène du crime, Guyomard en tête.
Le « Commissaire Moulin » et Guyomard mènent leur dernière enquête ensemble, à quelques heures du départ en retraite du fidèle camarade de Jean-Paul Moulin. Une « dernière affaire » troublante de kidnapping qui va mal tourner...
Depuis trente ans dans la peau du commissaire Moulin, Yves Rénier explique les raisons du succès de l'une des série policières les plus longues du paysage audiovisuel français... Navarro et Colombo n'ont qu'à bien se tenir !
Quel est l'élixir de jouvence de la série ?
Trois choses : réalisme, action et émotion. « Commissaire Moulin », c'est une série moderne qui a toujours su évoluer avec son temps et proposer des scenarii originaux, abordant des sujets parfois délicats qui bien souvent nous rappellent à la triste réalité de notre actualité... En résulte une bonne dose de suspense et des enquêtes haletantes pleines de rebondissements. Surtout, depuis le début, c'est-à-dire lorsque Paul Andréota l'a créée en 1976, la série n'a cessé d'être un miroir de notre société, dans ses progrès - technologiques, comportementaux ou même vestimentaires (rires) - comme dans ses affres et ses folies, avec ses crimes, sa délinquance et sa violence. Très inspiré des différents faits divers qui peuvent ternir notre quotidien et heurter la sensibilité, le programme jouit également d'une grande popularité grâce à la qualité des comédiens qui m'entourent.
Comment Jean-Paul Moulin a-t-il évolué ?
Mon personnage a beaucoup évolué avec le temps. Ne serait-ce que physiquement d'ailleurs. Elle est loin l'époque des pantalons à pattes d'éléphants ! Je suis passé par tous les styles, du look très décontracté en jean et blousons en cuir aux costumes cintrés et aux «cols à bouffer de la tarte» (rires)! Il fut même un temps où le commissaire arpentait fièrement les rues de Paris sur une belle Ducati rouge ! Aujourd'hui, Jean-Paul Moulin arbore un style plus classique, plus sobre, qui reflète sa personnalité, plus aguerrie, plus sage aussi... Mais si les tenues et accessoires du commissaire ont varié avec le temps et les modes, il est toujours resté lui-même, un homme d'action, rugueux mais réfléchi, avec une grande intuition et une certaine idée de la condition humaine...
Est-ce à dire que Moulin est un homme d'action plein d'idéaux...?
Oui. Et j'ai d'ailleurs tendance à répéter que Moulin est, en quelque sorte, un Don Quichotte des temps modernes. Un homme au code moral irréprochable, attaché à ses valeurs et au service d'un idéal, celui du bien et de l'anéantissement du mal. Mais Don Quichotte parce que combattant d'un idéal trop souvent dépassé par une réalité plus noire qu'il ne peut à lui seul gommer... Seul un fou, un rêveur se battant contre des moulins à vent peut espérer éradiquer le Mal de la planète. Malheureusement... Mais le vrai courage est de continuer à y croire et d'agir à son niveau.
Vous êtes «commissaire» depuis plus de trente ans. Quel regard portez-vous sur ce métier d'engagement et de service ?
Policier, c'est un métier d'Homme avec un grand H, une lourde responsabilité et un combat de tous les jours qui demande, certes, du courage et de l'intuition, mais d'abord une bonne dose de patience, de sagesse et d'espoir. C'est d'ailleurs ce que Guyomard s'efforce d'inculquer au jeune qu'il prend sous son aile dans cet épisode, tel un passeur. Dans « Commissaire Moulin », nous suivons le quotidien d'hommes et de femmes de qualité qui, s'ils ne manquent pas de défauts et de failles comme tout le monde, s'efforcent d'être toujours exemplaires. Des héros humanistes et idéalistes. Des hommes pour qui vie rime avec utilité, service et dévouement!
Dans cet épisode encore, vous cumulez les deux fonctions : acteur et réalisateur...
J'ai toujours eu beaucoup de plaisir à réaliser les « Commissaire Moulin ». Parfois même, le réalisateur Rénier oublie l'acteur Yves (rires). C'est à dire que je privilégie le travail de direction des autres acteurs... C'est en tout cas un jeu et un exercice jubilatoires. Tout comme le métier d'acteur, cela ne se fait pas sans passion, sans énergie. Bien sûr, il y a moins de place accordée à l'improvisation et je sais toujours très en amont quels plans je veux avoir, à quoi la scène va ressembler et avec quels moyens techniques je pourrai la réaliser. Photographe de formation, rêvant même de devenir reporter de guerre lorsque j'étais plus jeune, j'ai une approche visuelle assez technique qui me permet d'avancer plus vite et plus efficacement. Ayant déjà en tête ce que je veux obtenir, il s'agit ensuite de travailler en synergie avec les chefs opérateurs et de bien orienter les acteurs, de les guider et de les conseiller pour enfin les voir jouer en toute liberté et laisser la magie opérer... C'est donc toujours très réjouissant.
D'où vous est venu ce goût du jeu et de la réalisation ?
A un journaliste qui lui demandait la même chose, Steven Spielberg répondit que depuis tout petit il adorait se raconter des histoires ou jouer avec des trains électriques miniatures. Aujourd'hui, il «s'amuse» avec de vrais trains et des personnes vivantes (rires)! Pour moi, c'est à peu près pareil. Le jeu, la télévision ou le cinéma me permettent de m'exprimer et de matérialiser certaines idées, d'aborder des thèmes qui me touchent. Enfin, et surtout, jouer la comédie, c'est s'inventer des milliers de vie, être soi-même et quelqu'un d'autre. Bref, un jeu d'enfant...
Vous êtes le héros de millions de téléspectateurs. Mais vous, quel est votre héros ?
Sans parler des héros de l'Histoire ou de la littérature, je garde depuis mon enfance une grande admiration pour un monstre du cinéma, un homme charismatique et un acteur hors pair qui m'a donné envie d'être comédien : Steve Mc Queen !
Vous dites regarder beaucoup de séries et notamment américaines (The Shield, Les Soprano, Les Experts, etc)... Qu'est-ce qui vous plaît dedans ?
J'ai toujours aimé le cinéma américain et les excellentes séries qui s'y produisent. La qualité des scenarii, la modernité et le dynamisme des réalisateurs mais encore l'audace que les auteurs ont pour aborder certains sujets - homosexualité, violence, guerre, etc - offrent un spectacle des plus attrayants !
Votre philosophie de la vie...
J'ai pour habitude de profiter de chaque instant et de prendre la vie comme elle vient. Quoi de plus incertain que l'heure d'arrivée du train de la vie ? Autant s'amuser, apprendre et s'enrichir de nouvelles expériences, de nouvelles rencontres avant que le voyage ne prenne fin... Telle est ma philosophie de la vie, celle que je partage avec mes proches et mes amis et que mon ami Carlos, ne cessait de prôner...
Propos recueillis par Jean-Marie Dumas, TF1
Crédit Photo © TF1
Les commentaires récents