La mission divine de Sainte Jeanne d'Arc
Contexte historique : "il y a grande pitié au Royaume de France"
Le XIVème est marqué par la chute des capétiens, on l'a vu, après les infidélités de Philippe le Bel. Celui ci meurt sans descendances, ainsi que ses fils, et la couronne passe aux Valois. Suite à cette crise de la monarchie débute le guerre de 100 ans. Les anglais envahissent la France. En 1346, à Crécy, 30000 anglais battent 100000 français. Après le règne plus réparateur de Charles V vient celui, interminable de Charles VI qui devient fou. La France est livrée à l'Angleterre par le traité de Troyes. Humainement, c'en était fait de la France, mais Dieu veillait ! Jeanne d'Arc, telle fut la réponse divine.
La mission de Jeanne Jeanne naît à Domrémy, petit village de Lorraine le 06/01/1412, jour de la solennité de l'Epiphanie.
Vers l'âge de 13 ans, des voix célestes accompagnées de lumière divine viennent l'introduire à la vie d'union à Dieu et la préparer à sa mission extraordinaire. L'archange St Michel, les saintes Catherine d'Alexandrie et Marguerite d'Antioche la préparent à délivrer la France de l'envahisseur anglais. Elle rapporte lors de son procès "Avant toute chose, St Michel me disait d'être une bonne enfant et que Dieu m'aiderait. Et entre toutes choses, il me disait de venir au secours du roi de France...Et l'ange me disait la pitié qui était au royaume de France". St Michel affirme sa mission et ses droits sur notre pays par ces paroles définitives : "Je suis Michel, le protecteur de la France !".
Ainsi envoyée par Dieu : "Va...Va, fille de Dieu !", la bergère quitte sa famille et tout ce qu'elle aime à 17 ans, et dans le secret, elle va s'adresser au capitaine de Vaucouleurs, Robert de Baudricourt. Alors commence l'extraordinaire chevauchée de cette sainte à l'âme candide et forte pour rencontrer le dauphin à Chinon. Le dimanche 6 mars 1429, selon la tradition gardée à l'Ile Bouchard, elle s'arrête avec ses compagnons d'arme en l'église St Gilles avant son entrevue du lendemain. Elle rencontre le dauphin Charles, le reconnaît alors qu'elle ne l'avait jamais vu et qu'il s'était déguisé en simple chevalier après avoir fait revêtir à l'un de ses seigneurs les insignes royaux. Elle se jette à ses pieds et lui déclare :
"Gentil Dauphin, j'ai nom Jehanne la Pucelle et vous mande par moi le Roi des Cieux que vous serez sacré et couronné à Reims et que vous serez lieutenant du Roi des Cieux qui est Roi de France !"
Et en guise de bonne fois, elle lui révèle la prière qu'il tenait en secret et que voici :
"Adonc, Seigneur mon Dieu, est-ce qu'à cause de la conduite de ma mère, je ne serais pas ainsi que je l'ai cru l'héritier légitime du trône et de la couronne de France ? S'il en est ainsi, inspirez-moi, Seigneur, auquel cas je suis décidé à rendre le Royaume à qui il appartient et à quitter le pouvoir pour me retirer en royaume ami. Au contraire, si je suis véritablement fils du roi et légitime héritier de la Couronne, je vous prie de combattre pour moi et de m'aider à recouvrer mon royaume. Si les malheurs de la France sont arrivés à cause de mes péchés qu'il vous plaise, Seigneur de me punir tout seul; mais si ces malheurs sont la conséquence des péchés du peuple, veuillez bien apaiser votre colère et pardonner."
Le futur roi comprend alors le caractère divin de la mission de Jeanne. Celle-ci sait que la guerre est l'ultime ratio d'un peuple en légitime défense; Dans ce cas, la guerre est non seulement légitime mais sainte et bénie de Dieu. Aussi, avant de faire couler le sang elle somme au nom de Dieu les anglais de quitter le Royaume: "Jhésus ! Maria !
Roi d'Angleterre et vous, duc de Bedford qui vous dîtes régent de France, faites raison au roi du Ciel de son sang royal. Rendez au roi, par la Pucelle qui est envoyée par Dieu, le Roi du Ciel les clés de toutes les bonnes villes que vous avez prises et violées en France. Elle est venue par Dieu réclamer le sang royal. Elle est toute prête à faire la paix si vous lui voulez faire raison en quittant la France ! Vous ne tiendrez pas le Royaume de Dieu le Roi du Ciel. Mais le tiendra le Roi Charles, vrai héritier car Dieu, le Roi du Ciel le veut."
Et comme les anglais ne répondent pas, elle marche sur Orléans. Avant la bataille, elle entend la messe et communie. Son écuyer, Simon Beaudcroix déclare au procès de réhabilitation : "Je me rappelle fort bien que Jeanne recommanda à tous les hommes de l'armée de se confesser, de mettre leur conscience en ordre; de prier que Dieu leur vienne en aide et qu'avec son aide ils obtiennent la victoire."
En la fête de Saint Michel, patron de la France, le 8 mai 1429, Jeanne délivre miraculeusement Orléans. Puis ce sont les victoires de Meung, Beaugency, Patay, les prises de Troyes et de Chalons-sur-Marne.
Peu avant le sacre de Charles VII à Reims le 17 juillet 1429, Jeanne par un pacte officiel et public renouvelle le pacte conclu entre Dieu et le royaume de France naissant à Reims en 496 :
"-Gentil Roi, il me plairait avant de descendre dans le cercueil d'avoir votre palais et votre Royaume.
-Oh, Jeanne, répond Charles VII, mon palais et mon Royaume sont à toi.
-Notaire, écrivez dit la pucelle inspirée : le 21 juin de l'an de Jésus christ 1429, à 4 heures du soir, Charles VII donne son royaume à Jeanne. Ecrivez encore : Jeanne donne à son tour la France à Jésus-Christ. -Nos Seigneurs dit-elle d'une voix forte, à présent, c'est Jésus-Christ qui parle : "moi, Seigneur éternel je la donne au Roi Charles". " Voici l'acte capital qui consacre la raison d'être de notre pays. Il proclame à la face de l'univers non seulement la royauté universelle du Christ sur le monde et plus particulièrement sur notre patrie, mais aussi la mission divine de la France. Le père Ayrolles écrit de ce contrat qui fait du roi de France le lieutenant du Christ : "si Charles VII et ses successeurs avaient compris , ils auraient fait enchâsser le merveilleux parchemin dans l'or et la soie, ils l'auraient entouré de pierres précieuses car ils n'avaient pas dans leur trésor de diamant comparable; ils l'auraient relu et médité tous les jours. Non seulement ils seraient encore aujourd'hui sur le trône, mais l'univers serait tout entier dans les bras de Jésus-Christ et ce serait la France qui l'y aurait placé."
Le 17 juillet 1429, Charles VII est sacré roi de France à Reims, selon la volonté de Dieu. Le jour même, Jeanne écrit aux ducs de bourgogne pour leur demander de faire la paix :
"Vous fait savoir, de par le Roi du ciel, mon souverain seigneur, pour votre bien et pour votre honneur que vous ne gagnerez pas la bataille à l'encontre des loyaux français et que tous ceux qui guerroient au dit saint royaume de France, guerroient contre le Roi Jésus, Roi du Ciel et de tout le monde."
Jeanne repart vers la Charité-sur-Loire, Melun, Soisson et Compiègne. Sa mission est terminée, elle a sauvé la France, lui a rendu son roi, elle a consacré la mission divine de notre pays, elle a sauvé la chrétienté en empêchant le protestantisme anglais qui devait sévir au siècle suivant de détruire l'Eglise, elle a proclamé la royauté universelle du Christ. A la mission de Jeanne, il ne manquait encore qu'une chose : l'auréole du martyre.
Elle est faite prisonnière le 23 mai 1430 à Compiègne. Elle est vendue aux anglais et dut subire les plus dures brimades d'un tribunal inique qui cherche à la perdre devant l'Eglise. Son procès est l'un des plus importants de l'Histoire. Dans toutes ses paroles on sent une intimité étroite avec le monde surnaturel. Sur les anges, par exemple : "Ils viennent beaucoup de fois entre les chrétiens qu'on ne les voit pas, et je les ai beaucoup de fois vus entre les chrétiens." Ce monde invisible est plus proche d'elle que celui des hommes. Lorsqu'on lui demande si elle est en état de grâce pour la perdre, elle répond "si je n'y suis, Dieu m'y mette; si j'y suis, Dieu m'y garde." Elle suit ainsi son Sauveur jusqu'à l'offrande totale d'elle-même, le 30 mai 1431 à Rouen où elle est brûlée vive à l'âge de 19 ans. Ses dernières paroles sont "Saint Michel ! Sainte Marguerite ! Sainte Catherine ! mes voix ne m'ont pas menti ! Ma mission était de Dieu ! Jésus, Jésus...". "Nous sommes perdus, nous avons brûlé une sainte", gémit un homme d'armes anglais. Le coeur de la frêle et si forte jeune fille resta intact avant qu'il ne soit jeté dans la Seine.
Le 7 juillet 1456, Jeanne est réhabilitée par l'Eglise. le 18 avril 1909, Saint pie X proclame Jeanne Bienheureuse en déclarant "les français, s'ils aiment la France doivent aimer Dieu, aimer la foi, aimer l'Eglise qui est pour eux une mère très tendre comme elle l'a été pour leurs pères. Vive le Christ qui est roi des francs ! C'est royauté du Christ si souvent affirmée par l'héroïne d'Orléans qui doit donner à la France sa grandeur parmi les nations. Alors Dieu la protègera et lui donnera gloire et liberté. Je n'ai pas seulement l'espérance, j'ai la certitude du plein triomphe." Pie XI la proclame Jeanne patronne secondaire de la France (la Vierge Marie étant la patronne principale, Ste Thérèse de Lisieux étant également patronne secondaire), elle est canonisée en 1920 par Benoît XV.
IL est à savoir que toutes les prédictions de Jeanne d'Arc se sont réalisées jusqu'à présent. Or le 10/03/1431, lors de son procès, elle déclare que "la France accomplira un jour pour le salut de la Chrétienté un exploit grandiose qui dépasserait tout ce que l'univers a vu jusqu'ici."
Jeanne d'Arc est unique dans l'Histoire Universelle. Sa formation fut toute céleste. Nul héros ou héroïne ne peut lui être comparé, elle les dépasse tous. Sa mission surpasse toutes les autres. Après la Vierge, Mère de Dieu, la Pucelle est la créature la plus merveilleuse qui est jamais paru ici-bas.
"En nom de Dieu, les hommes batailleront et Dieu donnera la victoire."
Signification de l'épopée de Jeanne pour notre temps
Aujourd'hui, Jeanne est considérée par beaucoup comme une légende. On l'honore comme héroïne nationale, on admire son courage, sa jeunesse, son épopée. mais on se refuse à écouter son message. Car ce message et claire et ne laisse aucune place au compromis. On admet qu'elle fut une combattante exemplaire mais on refuse le caractère divin de sa mission. J'en veux pour preuve cette phrase entendue lors d'un journal télévisé : "Jeanne d'Arc, à qui, selon la légende, serait apparue Saint Michel". Le message de Jeanne d'Arc déplait à la mentalité laïciste de notre époque car il affirme à la face du monde que le Christ doit régner sur les nations, et notamment sur la France. Il affirme que la France a une place privilégiée dans le plan divin : "Vive le Christ qui est roi de France !"
"Dieu premier servi" dit Jeanne. Oui, Dieu doit avoir la première place dans nos cœurs, mais il doit aussi être le premier servi par la société et par l'Etat. la mission de Jeanne, bien sûr avant tout spirituelle, revêt une grande dimension politique. Et les deux sont liés chez Jeanne. Dans chacune de ses phrases, Jeanne mêle sa piété à ses ordres militaires ou politiques. Lorsqu'elle écrit aux anglais pour leur proposer la paix, ou lorsqu'elle commande ses hommes, Jeanne ne fait pas de séparation entre sa piété personnelle et son devoir temporel. Il n'y a pas lieu d'en avoir. Sa mission est divine car elle lui vient de Dieu, et son action sera davantage temporelle que spirituelle. Certes, son apostolat sera important, mais elle est là avant tout pour faire sacrer le roi et libérer la France. Ce qui prouve, si cela était à prouver, que Dieu s'intéresse aux destinées temporelles de l'homme et peut intervenir dans ce domaine : "Vous ne tiendrez pas le Royaume de Dieu le Roi du Ciel. Mais le tiendra le Roi Charles, vrai héritier car Dieu, le Roi du Ciel le veut." Jeanne affirme la royauté du Christ sur les nations, et elle affirme que les princes sont soumis à la volonté divine. "Vous serez lieutenant du Roi des Cieux qui est Roi de France !" Et il ne peut pas y avoir d'erreur, car cela Jeanne le tient de Dieu. Elle réaffirme enfin la mission de notre pays, la place de la France dans le plan divin. la France est à Dieu et elle doit agir en tant que tel. "Tous ceux qui guerroient au dit saint royaume de France, guerroient contre le Roi Jésus, Roi du Ciel et de tout le monde."
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