Olmert tourne définitivement le dos à son passé politique!
Le Premier ministre a définitivement tourné la page avec son passé au Likoud et son éducation aux principes de Jabotinsky. Ehoud Olmert était ce matin l'invité de la commission parlementaire des Affaires Etrangères et de la Défense. Les membres de la Commission avaient hâte d'entendre des précisions et des explications quant aux derniers développements de l'actualité diplomatique israélienne, qui interviennent dans un contexte politico-judiciaire de plus en plus délicat pour le Premier ministre.
Concernant le dossier palestinien, Olmert a confirmé "que les choses avançaient et que les deux parties étaient conscientes que le facteur-temps était un élément déterminant". Se référant à l'objectif final, il a déclaré "qu'Israël avait le choix entre la solution de deux Etats pour deux peuples et celle d'un Etat qui deviendrait binational". Et de lancer en direction de l'opposition: "Ceux qui s'accrochent encore à la vision du 'Grand Israël' ne sont que des rêveurs. Moi aussi j'y ai cru, mais c'était une erreur. La majorité de la population sait maintenant que c'est la seule solution pour maintenir un Etat juif". Il a cependant tenu à préciser "qu'Israël en bougerait pas tant que les Palestiniens n'auraient pas rempli leurs propres obligations."
Puis, il s'est exprimé sur les négociations avec la Syrie, il a refusé d'entrer dans les détails, expliquant que "quiconque est assis dans le fauteuil de Premier ministre sait à quel point c'est un sujet délicat, qui exige la discrétion, et que même au gouvernement, la plupart des ministres ne sont pas au courant de ce qui est en train de ses passer.". Il a répété "qu'Israël n'a pris aucun engagement de principe quant à la fin des négociations et la cession du Golan", contrairement à ce qu'ont affirmé plusieurs responsables syriens, dont les ministres de l'Information des celui des Affaires Etrangères. Hier, il avait déclaré "qu'Israël et la Syrie se trouvaient face à des décisions historiques qui amèneront la paix sur notre frontière nord."…
Après avoir répété "que les quatre Premier ministres qui l'ont précédé avaient tous négocié avec les Syriens, et s'étaient tous engagés à céder le Golan, preuves à l'appui", Binyamin Netanyahou s'est fâché, et lui a demandé de montrer en public la lettre que l'ancien Secrétaire d'Etat US, Warren Christopher, lui avait envoyé en 1996, alors qu'il était Premier ministre, dans laquelle il était clairement précisé que "l'engagement d'Itsh'ak Rabin de redescendre du Golan dès avant le début de négociations, était nul et non avenu."
Interpellé par Benny Eilon et Effy Eitam, il leur a lancé:"Vous êtes des gens qui haïssez la paix! Vous entraînez sans cesse Israël dans la guerre, uniquement pour ne pas avoir à céder le moindre morceau de terre. Vous ferez cela avec n'importe quel Premier ministre qui voudra entamer un processus de paix et vous n'avez aucune retenue!"
Les députés de l'opposition ne sont pas restés silencieux. Limor Livnat (Likoud), s'est dite "stupéfaite d'entendre des telles déclarations de la part d'un Premier ministre qui est à la fin de son parcours politique, qui reçoit des enveloppes d'argent, et se permet de prendre des décisions dramatique quant à l'avenir d'Israël." Elle a également soulevé le "manque de clarté et de franchise au sein du gouvernement, où le Premier ministre affirme la main sur le cœur qu'Israël ne négocie pas avec le Hamas, alors que son adjoint, Haïm Ramon, a violemment critiqué les négociations qu'Israël entretiendrait avec l'organisation terroriste."
Son collège de parti, Youval Steinitz, a averti Olmert "qu'il n'avait aucune mandat de la part du peuple pour négocier quoi que ce soit, dans la situation pénale où il se trouve". Le Premier ministre a préféré ne pas répondre.
Effi Eitam (Ihoud Leoumi – Mafdal), et résident du Golan, a déclaré à l'issue de la séance qu"Ehoud Olmert arrivait toujours à embobiner son public de manière rusée avec des histoires, des slogans et un langage affirmatif. Je suppose que c'est comme cela qu'il se comporte face aux enquêteurs. Mais personne n'est dupe: nous savons comment il a amené le Hamas à Gaza, comme il a laissé le Hezbollah se renforcer au Liban, et le voilà maintenant qui veut amener l'Iran sur le Golan. Il faut l'arrêter, politiquement et judiciairement."
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