Un scénario catastrophe digne des meilleurs films de guerre hollywoodien. Israël, attaqué par des tirs massifs de missiles depuis la Syrie, le Liban et la bande de Gaza. Des attaques, qui en quelques heures font des centaines de victimes. La guerre est donc lancée, et les autorités israéliennes doivent faire face au plus vite à cette situation de crise. Pas de panique... Il s’agit simplement de l’exercice national de Défense passive lancé par Israël depuis dimanche. |
Dès dimanche matin, les radios israéliennes mettaient déjà la puce à l’oreille. "Etre protégé, c’est être prêt" expliquaient-elles aux auditeurs, les invitant à vérifier les abris situés à proximité de leurs habitations. Un slogan qui laissait entendre qu’une certaine instabilité régnait dans la région. Une insécurité fictive : quelques heures après cette annonce, le gouvernement israélien lançait le plus grand exercice de Défense passive de son histoire. Baptisé "Instant critique", il s’agit pour les autorités de l’Etat hébreu, d’appliquer à la lettre les leçons tirées de la seconde Guerre du Liban. Et après des mois de préparation, les responsables sécuritaires du pays ont mis sur pied un programme bien ficelé, avec simulation des pires scénarios catastrophes. Que ce soit la population civile, les militaires, les services hospitaliers, ou la classe politique dirigeante, tous doivent se prêter au jeu. "La guerre est déclenchée" a d’ailleurs annoncé, avec le plus grand sérieux du monde, le Premier ministre israélien, Ehoud Olmert. Car selon les directives données par les initiateurs de ce plan, Israël se voit attaqué de toute part. Pris sous les feux des tirs palestiniens, syriens, libanais, le pays entier se retrouve en état d’alerte. Une situation qui promet un sombre avenir à l’Etat hébreu. Et pour éviter le pire, les dirigeants locaux doivent agir au plus vite. Les cellules de crise de tous les ministères ouvrent alors leurs portes, les ministres de la Défense et personnel de sécurité tiennent des sessions d’urgence. À la Knesset, le cabinet tente de prendre dans les plus brefs délais les décisions qui s’imposent. Un conflit fictif qui malgré tout mobilise l’ensemble du pays. Lundi, c’est la classe politique toute entière qui passait l’examen, avec pour mot d’ordre, "garder son sang froid". Ehoud Barak s’est alors entretenu en session spéciale avec ses conseillers afin de décider de la marche à suivre. D’autant qu’à chaque minute, la situation devient de plus en plus dramatique. L’Iran, jusqu’alors extérieur à ces affrontements, décide subitement de se joindre à ses alliés et de bombarder "l’ennemi sioniste". Mardi, la simulation se poursuit, avec cette fois-ci les sirènes d’urgence qui retentissent dans tout le pays. 1 minute 30 d’alerte, au cours de laquelle tous les bâtiments ont dû être évacués. Les écoles, les autorités locales, ou encore les institutions publiques ont cessé leurs activités pour aller s’abriter. Seules les villes frontalières de la Bande de Gaza n’ont pas entendu l’alerte. Une sonnerie qui rythme déjà leur quotidien, et qui, selon le ministre de la Défense israélien, n’aurait fait que les effrayer davantage. Pour préparer la population, les services de sécurité ont diffusé un programme interactif sur la chaîne 33, afin de présenter les procédures d’urgence appropriées. Au sein des établissements scolaires, les professeurs ont également initiés leurs élèves à ces mesures. Dans l’après-midi, c’est vers la Galilée que tous les regards se sont braqués. Des bâtiments touchés par des missiles ont fait plusieurs blessés et les services d’urgence ont dû évacuer les victimes. Dans le même temps, le vice-ministre de la Défense, Matan Vilnaï, a tenu une réunion spéciale. L’occasion de faire un état des lieux de la situation. C’est donc tout un pays qui aujourd’hui retient son souffle, même si chacun a bien conscience que tout n’est que simulation. Un exercice qui survient deux ans après la guerre du Liban, et alors que la tension entre Jérusalem, Damas et Beyrouth reste palpable. "Les Etats de la région devraient suivre de près les exercices israéliens qui ne servent qu’à redorer le blason de leur armée" a déclaré Mohamed Ali Hosseini, porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères. Pourtant, Jérusalem n’a cessé de répéter qu’il ne s’agit que d’un exercice. Le ministre de la Défense, Ehoud Barak n’a alors pas manqué d’apaiser les esprits. "Cet exercice est à considérer au contraire comme une réponse aux leçons tirées de la seconde guerre du Liban. L’objectif est d’apprendre et d’améliorer le niveau de préparation. Les autorités locales ont un rôle crucial dans la capacité du public à résister à une attaque" a-t-il expliqué, avant de conclure "si Israël veut la paix, il doit se préparer à la guerre"… |
Les commentaires récents