Pendant les deux premières années, où j’ai aidé dans des Maisons de Retraite de Tel-Aviv, j’ai exprimé à plusieurs reprises, dans votre site, mon amour pour Israël, ainsi que ma joie d’être ici, et de partager la vie des Israéliens, au quotidien.
J’avais beaucoup aimé vivre et travailler à Tel-Aviv. J’y ai maintenant des amis, et j’en suis reconnaissante. Mais, ensuite, lorsque le Ministère des Affaires Sanitaires et Sociales m’a envoyée pour aider à Netanya, j’y ai immédiatement été conquise par la chaleur des relations, par l’ouverture et la grande gentillesse des personnes. J’ai été souvent bouleversée par l’amitié très simple, authentique et profonde, avec laquelle j’ai été reçue ; amitié que je n’ai cessé de voir, jusque dans les détails de la vie de tous les jours, durant les 10 mois passés ici.
Je peux dire qu’à Netanya, et en particulier dans la Maison de Retraite où je travaille, j’ai été accueillie comme dans une grande famille !
Cette Maison «Pour l’Age d’Or » est le foyer d’environ 350 personnes âgées, pour la plupart totalement dépendantes. Il y a donc énormément de travail, ce qui est pour moi l’opportunité d’apporter une grande aide (en particulier pour faire manger et boire nos « résidents », mais aussi aider à la cuisine ou plier le linge, etc...)
Ce que j’ai ressenti en arrivant ici est comparable à ce que j’ai vécu en quittant Paris pour venir habiter en Corse. Et je dis toujours que j’ai été heureuse, durant ces dix mois à Netanya, comme je ne l’avais jamais été durant toute ma vie ! D’ailleurs, 12 ou 13 amis de Corse, venus en visite ici, m’ont tous dit : «tu n’as jamais été aussi épanouie », « on ne t’avait jamais vue aussi heureuse », « on voit que c’est ta place, ici », « tu as même rajeuni » ! Or, certains de ces amis me connaissent depuis 22 ou 23 ans ! Et, désormais, tous ceux qui me connaissent, en Corse, savent qu’ici, je suis « épanouie et heureuse » comme jamais encore auparavant !
Je tenais donc à exprimer toute ma gratitude, en particulier à cette ville, et à cette Maison.
Je voulais aussi dire toute ma reconnaissance à mes amis de France et de Belgique qui m’ont donné les moyens de rester en Israël, durant ces presque trois ans. Si j’ai pu continuer à aider ici , c’est bien sûr grâce au soutien de leurs prières, et de leur amitié (manifestée par leurs appels téléphoniques, ou par les mails qu’ils m’ont si fidèlement envoyés !), mais aussi grâce à leur soutien matériel et financier !
Grâce à eux j’ai pu, en particulier, suivre les cours d’Hébreu, et donc travailler d’autant plus efficacement que je parle et lis la langue du pays. C’est essentiel, autant dans les relations avec le personnel, qui me dit comment l’aider, que dans la relation avec les personnes âgées et les familles, pour être une présence d’amitié auprès d’eux.
Le « soutien financier » de mes amis m'a été nécessaire, également, pour acheter les billets d’avion, chaque fois que je n’ai pas obtenu les visas et que j’ai dû quitter Israël, puis revenir continuer mon travail. En effet, durant mes presque 3 ans de service ici, j’ai dû sortir du pays (et revenir) à 4 reprises. Travaillant bénévolement, cela ne me fut possible que grâce à l’aide de plusieurs amis très généreux. Qu’ils en soient remerciés.
Ce problème régulier de l’obtention du visa est devenu pour moi un déchirement, lorsqu'il m'a été dit, fin décembre 2007, que je devais quitter Israël le 1er mars, et pour toute une année ; et il m’a été précisé qu’ensuite je ne pourrais plus rester beaucoup ici, comme bénévole : j'étais déjà "restée trop longtemps en Israël", me disait-on, au bureau des visas.
Mais cette épreuve est devenue une occasion nouvelle de voir tout cet amour extraordinaire qui s'est mobilisé pour moi d’une façon qui m'a bouleversée !
Bien sûr nous, bénévoles, savons que nous sommes ici seulement pour un temps. Et nous venons aider gratuitement, juste par amour, sans rien attendre en retour. Mais c’est, justement, cet amour qui nous anime tout au long de ces années, qui fait qu’ensuite, il est si douloureux de partir !
J’ai maintenant ici de nombreux amis extraordinaires, qui m’aiment et que j’aime ; et l’amitié que nous nous sommes donnée n’a pas de limites de temps ; l’amour n’a aucun rapport avec un temps, ou une durée ! De même, l’amitié du personnel que j’aide, ou des familles que je soutiens de mon mieux dans leur souffrance. Quant à l’amour que nous manifestons aux personnes âgées et malades, et l’amour qu’elles nous donnent en retour… cela est tellement fort et profond qu’il semble même parfois que ce ne soit même plus de ce monde-ci ! Quelquefois, elles peuvent seulement nous l’exprimer par leur regard ; ou par le sourire qu’ils parviennent à esquisser lorsqu’ils nous voient et qui illumine tout leur visage : ou par leurs doigts qui, tant bien que mal, arrivent à serrer notre main, ou notre doigt. Mais, de toute façon… c’est toujours tellement bouleversant ! Et cet amour nous redonne au centuple tout ce que nous avons pu faire pour eux !!
Pour moi, il a été à la fois tres douloureux d'envisager de partir, puis d'attendre la décision définitive durant deux longs mois ; mais combien il a été magnifique de voir la Maison de Retraite et les amis se mobiliser pour m’aider : tous m'ont entourée de leur amitié (par des coups de fil, ou des invitations, ce qui est infiniment précieux !), et aussi…. afin que j’obtienne le visa qui me permettra de rester ici avec eux !
Par exemple, j’ai vu mes responsables écrire au Ministère pour demander que je reste. Lorsqu’ils ont reçu une réponse négative, je les ai vus rédiger une nouvelle lettre (très belle et qui m'a émue jusqu'au fond du coeur), où ils expliquent à quel point je fais partie de l’équipe qui soigne les personnes âgées, et combien ma présence, mon sourire, mon amour, sont devenus partie intégrante des soins qu’on leur apporte, et indispensables à nos « résidents », qui se sont habitués à moi : mon départ serait un grand manque pour eux, etc… Puis, j’ai vu le personnel se mobiliser pour signer cette lettre. Et ceux qui n'ont pu signer ce jour-la m’ont ensuite dit : « si tu as besoin, pour toi, je signerai, et même… avec les deux mains !... »
Hier, le Ministère de l'Intérieur a demandé de nouvelles pieces et courriers, pour mon dossier. J'ai vu plusieurs personnes de la Maison de Retraite s'activer, pour rédiger et faxer immédiatement ces documents. Et, aujourd'hui-meme, j'ai recu.... le visa tant espéré : jusqu'au mois d'aout !!!
Nous faisons les choses gratuitement, seulement par amour, et de tout notre cœur ; alors, combien il est magnifique de recevoir, en retour, tant d’amitié chaleureuse et d’amour, qui nous réjouit et qui nous illumine le cœur !
Je veux dire, une nouvelle fois que j’aime ce pays de tout mon être. J’aime cette ville, où j’ai été si heureuse et où…j’espère de tout cœur que je pourrai l’être… encore longtemps ! D.ieu voulant…
Que D.ieu bénisse et garde Israël ; c’est la prière de mon cœur.
Anne-Marie Antonietti pour Guysen International News
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